Il y a deux années de cela, Stephen Becker nous avait incroyablement émerveillé avec son précédent album nommé A Calm That Shifts (chroniqué ici). L’auteur-compositeur-interprète venu de Brooklyn nous a quelque peu enivré avec son univers musical à la fois fascinant et inventif qui lui a valu un certain succès d’estime. Cette année, il récidive avec son successeur qui s’intitule Middle Child Syndrome.
Il suffit de fermer les yeux et de se laisser emporter par les premières notes de « Pause and Reason ». Stephen Becker convie les influences un brin baroques pour nous entraîner dans son quotidien parsemé d’embûches et de mystères en tous genres avant de prendre le large sur les lancinants « The Answer » conviant Taylor Vick de Boy Scouts aux chœurs et « Waste Away » qui suivent. Bienvenue dans le monde de l’artiste de Brooklyn qui observe les micro-agressions du quotidien et qui cicatrise les blessures de ses relations du passé sur ce disque si irrésistible.
On est en droit de penser à feu Elliott Smith et à Paul Simon avec un soupçon indie rock et jazzy pour un résultat absolument inouï. Cela donne naissance à des compositions attachantes à l’image de « Range » ou de « I Heard An Echo » en compagnie de la toujours aussi incroyable Katie von Schleicher où il observe un New-York de plus en plus gentrifié et qui lui génère quelques angoisses du quotidien. Il réussit à compenser cela à travers des arrangements taillés sur mesure comme sur « Picturing Cosmos » ou sur « Signal » avant que Middle Child Syndrome se clôture sur un « Fury » si entêtant.
Une fois de plus, Stephen Becker tire son épingle du jeu avec une myriade d’influences organiques mêlé à un songwriting plus vrai que nature lui permettant de devenir ce musicien si attachant à suivre de très près.
Note: 8.5/10