Ce début d’année s’annonce costaud en matière de come-back musical. Le dernier exemple en date est tout simplement Frànçois & The Atlas Mountains qui nous avait ô combien touchés avec son précédent album nommé Banane Bleue il y a quatre années de cela maintenant (chroniqué ici) renouant avec la douceur et la poésie. Vous ne serez presque pas surpris d’apprendre que son retour est un événement dans le paysage musical hexagonal désormais et le voici avec un sublime nouveau disque qui s’intitule Âge Fleuve.
Dès les premières notes de l’enjoué « Où mène la nuit », Frànçois & The Atlas Mountains ira explorer la limpidité de la vie à travers des textes personnels et poétiques. Avec l’interprétation toujours aussi singulière de François Marry aux inflexions se rapprochant de plus en plus de Devendra Banhart, il ira prendre son envol avec l’onirique et solaire « Adorer » en compagnie de Thomas de Pourquery au saxophone et de Siau à la production ainsi que les somptueux et aériens « Aïeul Inconnu » aussi bien mélancolique que groovy et « Party » où il abordera sans pudeur les pertes, le deuil, les moments d’amour et de jeunesse mais également les questionnements existentiels qui coulent de source à travers des moments aussi rêveurs que touchants.
Âge Fleuve est un sublime périple musical où notre protagoniste explorera également les thèmes de la transmission et des souvenirs à travers moments lumineux et sublimes comme « Le fil » qui a de quoi rappeler « La fille aux cheveux de soie » par moments mais encore les cotonneux « Elle s’envole » et « Fleuve des âges ». Bien entendu, il pourra également compter sur la participation plus que remarquée de Malik Djoudi sur le très solennel et envoûtant « Jeunes Versants » prenant de l’ampleur avec cette rythmique à la fois pulsative et tribale qui s’emballe au fur et à mesure mais également de la divine Rozi Plain le temps d’une conclusion lancinante du nom de « Rappelle-toi » mais François Marry réussira à provoquer de nombreux émotions en nous tout au long de ce voyage plein de délicatesses.
Lorsque Frànçois & The Atlas Mountains nous entraîne dans une atmosphère aquatique où les sonorités électroniques délicates se confrontent aux influences aussi bien indie folk que dream-pop, cela donne un Âge Fleuve résolument intrépide et attachant mais définitivement contemplatif. Plongeant dans le grand bain, il en ressort grandi à travers des arrangements éthérés où la douceur hypnotique côtoie les rythmiques feutrées et où les structures expérimentales font écho aux mélodies réceptives. Une grande œuvre poétique et introspective comme on en fait plus et à la hauteur de son talent.
Note: 8.5/10