Les deux dernières années ont été de bonne augure pour Flying Lotus et ses acolytes. Depuis la parution du cinquième album You’re Dead ! en 2014 du DJ/producteur californien, on l’avait apparu sur de grands albums comme To Pimp A Butterfly de Kendrick Lamar qui comptait également Terrace Martin, Kamasi Washington ainsi que Thundercat niveau collaboration. Après la sortie de l’excellent album jazz The Epic du saxophoniste Kamasi Washington en mai dernier, il est l’heure pour Thundercat de revenir. Le bassiste virtuose, fidèle acolyte de Flying Lotus, nous a tellement gâté avec ses deux albums The Golden Age of Apocalypse en 2011 et Apocalypse en 2013 qu’il a décidé de nous faire une surprise en dévoilant un EP (ou plutôt mini-album comme il aime définir) nommé The Beyond/Where The Giants Roam sur le label Brainfeeder.
Comme à son habitude, le chanteur-bassiste chaman continue de dévoiler ses prouesses par ses six titres à mi-chemin entre jazz-funk fusion et de soul expérimental, là où Sun-Ra et J Dilla s’assemblent pour en faire un. Après une introduction vocale « Hard Times » des plus célestes, le planant « Song For The Dead » produit par Mono/Poly plante le décor et l’heure n’est pas à la fête. Comme sur You’re Dead ! de Flying Lotus, le thème général est celui de la mort et bien sur celui de ses proches décédés de façon brutale.
S’en suit alors le funky « Them Changes » produit par Flying Lotus (samplant la batterie de « Won’t Do » de J Dilla) et qui convie le saxophoniste Kamasi Washington brille par sa ligne de basse extrêmement groovy et son riff de piano faisant penser quelque peu à « Black Gold Of The Sun » de Maw. FlyLo produit également l’atmosphérique « Lone Wolf and Cub » avec le claviériste légendaire Herbie Hancock pour un résultat absolument cosmique et onirique grâce notamment à la voix multiple et envoûtante de Thundercat cédant ensuite à un solo de basse hypnotique venant d’une autre planète. Après une interlude à la basse « That Moment » vient donc la lancinante « Where The Giants Roam/Field Of The Nephilim » qui conclut ce magnifique mini-album comme il a débuté.
En seulement 15 minutes, Thundercat pose à nouveau sa marque de fabrique qui fait malheur depuis 2011 maintenant. Avec un thème plus sombre et des textes plus dramatiques, le chanteur-bassiste nous fait voyager sur une autre planète comme ses compères et on n’a vraiment pas envie d’atterrir. Ça sent bon pour un éventuel futur album.
Note: 9/10