Heron Oblivion – Heron Oblivion

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San Francisco s’apprête à accueillir un nouveau venu dans la scène rock psychédélique, et il s’agit du supergroupe Heron Oblivion. Le quatuor est composé de Meg Baird au chant et à la batterie (Espers), de Noel Von Harmonson à la guitare (Sic Alps, Six Organs Of Admittance…), d’Ethan Miller à la basse (Comets On Fire, Howlin’ Rain…) et de Charlie Saufley à la guitare (Assemble Head In Sunburst Sound) et comme leurs semblables californiens, ils ressuscitent l’âge d’or du psychédélisme. A mi-chemin entre noise rock, krautrock et stoner rock, le quatuor all-star compte réveiller les morts avec un premier album éponyme d’une puissance inouïe.

Le premier titre de 7 minutes « Beneath Fields » ouvre l’opus tout en douceur avec ses arpèges de guitare hypnotiques doublés d’une guitare wah-wah et la voix flottante de Meg Baird qui nous ensorcelle, le tout entrecoupé de brefs passages plus noisy. La suite est plus explosif avec « Oriar », « Faro » et « Sudden Lament » riches en guitares qui couinent et qui grondent et rythmiques lourdes. Ces deux morceaux sont les morceaux les plus courts et les plus expéditifs de l’opus et contrastent quelque peu avec le reste de l’album éponyme qui est riche en sensations fortes.

Prenez donc « Rama », la pièce centrale de l’opus et qui est certainement la plus longue. Heron Oblivion aime les montagnes russes sonores et ça se sent sur ce titre où le quatuor aime passer en un claquement de doigt du calme à la tempête où les solos de guitare fuzzy « fusent » à tout-va comme un déluge infernal, surtout pendant la dernière minute. Le tandem Von Harmonson/Saufley jouent convenablement les guitar heros modernes quitte à faire pâlir de jalousie Ty Segall et autres John Dwyer et nous gratifient des solos aussi bien orgasmiques qu’apocalyptiques comme sur l’inquiétant « Seventeen Landscapes » qui nous offre tout de même de brefs et inattendus passages acoustiques afin de détendre un peu l’atmosphère mais aussi sur « Your Hollows » où le quatuor lâche enfin les chevaux vers la fin du morceau.

La concurrence sera plus rude au fil des années dans le rayon rock psychédélique mais Heron Oblivion a fait son entrée plus que correcte avec un premier album racé, intense et complètement furieux. Avec la voix contemplative et doucereuse de Meg Baird, les guitares chargées et les rythmiques plombées, le quatuor jongle habilement avec les différentes dynamiques: allant du calme à la tempête, du chaos à l’harmonie.

Note: 8.5/10

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