The Hotelier – Goodness

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Par pur respect pour les lecteurs, j’ai décidé de choisir une pochette censurée de Goodness de The Hotelier. Mais bon, l’heure n’est pas à la polémique concernant la pochette NSFW, l’heure est de parler du retour du quatuor emo venu de Worcester dans le Massachusetts. Le retour en question se fait en musique avec un troisième opus faisant suite à Home, Like Noplace Is There deux ans plus tôt.

Selon son principal auteur, Goodness se veut être un album « taoïste de punk-rock pastoral ». En effet, Christian Holden, le leader du groupe, a retrouvé la paix et la sérénité après avoir passé du temps dans le New Hampshire lors d’une retraite spirituelle. Après une introduction en spoken-word nommée « N 43° 59’ 38.927’’ W 71° 23’ 45.27 » où le leader nous situe parfaitement l’endroit où l’on va passer du temps les yeux fermés (« I see the moon, the moon sees me and that’s enough »), des titres flamboyants comme « Goodness Pt. 2 » et « Piano Player » où le punk-rock emo traditionnel fait encore des ravages mais à une différence près: une douce mélancolie se dégage à travers ces nouveaux morceaux.

Cette nouvelle tendance viendra se confirmer avec « Two Deliverances » au final bien diabolique, la rythmique binaire de « Settle The Scar », « Soft Animal » et autres « You In This Light » où The Hotelier mêle pafaitement indie rock, emo où les distorsions de guitare et les lignes de basse se marient parfaitement avec la voix claire de Christian Holden. Tandis que l’on change de parc naturel américain avec les interludes « N 43° 33′ 55.676″ W 72° 45′ 11.914 » et « N 43° 33′ 55.676″ W 72° 45′ 11.914 », le quatuor sait se faire tantôt calme avec la courte ballade au piano « Fear Of Good » tantôt complexe avec « Sun » où l’on passe du calme au noisy en un claquement de doigt avec ses « Sun » répétés à l’unisson sans compter son passage drone en plein milieu ainsi qu’avec la conclusion dantesque qu’est « End Of Reel » avec sa longue introduction hypnotique aux arpèges de guitare obsédants et une voix dense qui prend de l’ampleur avant d’exploser sur la dernière minute instrumentale bien jouissive et bien maîtrisée.

Je vais sonner cliché en disant ça mais Goodness démontre toute la maturité qu’a acquise The Hotelier durant ces dernières années. Cette nouvelle inspiration spirituelle et taoïste est bien sur pour quelque chose. Dans tous les cas, les joyeux lurons de Worcester ont placé la barre très haute grâce à des textes ultra-positifs et des constructions rythmiques qui tapent dans le mille. Donc oui, ne faites pas attention à la pochette et foncez.

Note: 8.5/10