L’an dernier, le label Nowadays Records nous a fait découvrir le trio dunkerquois UNNO ainsi que leur formidable EP As We Land (chroniqué ici). J.Kid, Awir Leon et Tismé venant du collectif JAYFLY nous a bluffés pour leur mélange d’électro-pop et de hip-hop labyrinthique. Et bien voilà que l’un des membres a eu la bonne idée de se lancer en solo et il s’agit du vocaliste du trio Awir Leon qui assure également la casquette de beatmaker et de producteur. Ces sessions de travail fructueux ont donné naissance à un premier album nommé Giants marchant sur les pas de ses influences.
Et question influences, on peut citer les spectres de James Blake (on y perçoit un timbre de voix presque similaire à celui du Londonien d’ailleurs), SOHN ou encore Chet Faker qui planent tout au long de ce Giants. Et dès le premier titre « First » (fallait la trouver celle-là) aux accents trip-hop, on navigue dans une dimension parallèle où les textures et autres expérimentations sonores sont les maîtres-clés de cette exploration sonique que nous propose Awir Leon. Entre les sonorités poppy de « Sitting So High » ainsi que la soulful « Nothing Goes Undone » et des contrées plus expérimentales sur « What It Does » ou même le trip cérébral de « Fiddle » où le sample vocal est bidouillé et trituré minutieusement, le dunkerquois nous impressionne.
Le principal atout d’Awir Leon est de déstructurer les mélodies et autres textures sonores afin d’en ressortir quelque chose d’abyssal en tout. Et c’est justement pour cette raison que des écoutes répétées de Giants sont nécessaires pour déceler le génie du bonhomme, pas toujours évident comme sur l’éthéré « So Late So Soon » en compagnie de Floyd Shakim. Mais la plupart du temps, il va droit au but et arrive à nous donner indirectement une belle leçon d’humilité, un peu comme sur les épiques « Wood » et la conclusion dantesque « As We Land » (y verrait-on un clin d’oeil au titre de l’EP de son groupe ?).
A travers ces dix titres ou devrais-je dire des incantations, Awir Leon retient véritablement notre attention grâce à sa technique infaillible afin de nous entraîner dans un univers où on perd pied avec la réalité. Le dunkerquois a ainsi prouvé qu’il pouvait facilement se démarquer de son groupe pour nous étonner et rien que pour ça, il a fait un pas de géant.
Note: 7.5/10