Priests – Nothing Feels Natural

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Au risque de me répéter mais le début de l’année 2017 voit entrer le monde dans une étape bien sombre de l’Histoire à cause de l’arrivée du milliardaire que tout le monde déteste sans expérience politique au bureau ovale. Toutes les communautés sont mobilisées (afro-américaines, hispaniques, musulmanes, féministes, LGBT…) et font tout pour faire craquer cet incompétent. Mais c’est surtout dans le monde du divertissement qu’on est fortement mobilisés, et un groupe arrive à se démarquer par leur rage et leur détermination et qui a senti le vent tourner: Priests.

C’est un quatuor post-punk bien brutal composé de Katie Alice Greer (chant), Daniele Daniele (batterie), Taylor Mulitz (basse) et GL Jaguar (guitare) nous vient tout droit de Washington et est dans les radars depuis 2012. Avec des textes énormément chargés qu’un cocktail molotov, ceux qui dirigent le label Sister Polygon avaient énormément critiqué la politique d’Obama sur leurs ouvrages précédents. Allez donc savoir ce qu’ils pensent de ce nouveau guignol à travers ce premier album bien incendiaire. Et ça tape fort avec les riffs acérés des agressifs « Appropriate » qui comporte un solo de saxophone dingo signé Luke Stewart ou encore « Nothing Feels Natural » et la réussie « Pink White House » à la ligne de basse incroyablement démente.

Bien sûr, Priests ne se limite pas qu’à un seul genre et essaie de diversifier son post-punk abrasif. On y perçoit des éléments plus pop à l’image du ténébreux « Nicki » et le surf-rock à la cool de « JJ », d’autres plus psychédéliques comme l’excellent « Lelia 20 », d’autres plus funky comme « Puff » sans jamais perdre son côté révolté et rentre-dedans. A ce propos, les textes de Katie Alice Greer sont percutants et frappent là où ça fait mal, surtout dans le contexte politique actuel. Pas étonnant qu’elle délivre un message fort sur « No Big Bang » où elle se lance dans un spoken-word incontrôlable: « ll the science and evolution and progress, I mean, it looks good from a distance, but when you’re really inside of it you realize it’s fucking terrifying ». Tu m’étonnes !

Prenez l’agressivité de Savages, les textes coup de poing à la Run The Jewels et la hargne des légendaires Clash période Sandinista !, mélangez le tout et vous obtiendrez le premier album de Priests incroyablement robuste et contestataire. Quelque chose me dit qu’ils sont en train de soulever la scène musicale actuelle à cause de leur attitude tête brûlée.

Note: 10/10

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