Superpoze – For We The Living

Qui aurait pu imaginer un succès aussi inattendu que mérité pour Superpoze ? Certainement pas lui en tout cas. Avec son premier album Opening (chroniqué ici), le jeune prodige de l’électro française a gagné une reconnaissance auprès de ses pairs. Ayant produit pour Nekfeu et DJ Pone entre autres, le caennais rempile avec un second opus For We The Living plus ambitieux que son petit frère. Arrivera-t-il à redresser la barre plus haute qu’elle ne l’était ?

Le concept est simple pour For We The Living: Superpoze imagine en huit chansons l’apocalypse imminente, un peu comme le film Take Shelter du réalisateur Jeff Nichols. Et on y est en plein dedans avec l’instrumental alarmiste de huit minutes « Signal » comprenant une lente progression, suivie des inquiétants « For We The Living » et « Azur » qui est le titre le plus techno de l’opus. Sans que l’on prenne le temps de réfléchir, on visualise le monde en train de s’effondrer devant nous en slow-motion grâce à la musique cérébrale et hypnotique du caennais avec un « Thousand Exploding Suns » comme étant le paroxysme.

Heureusement, la seconde partie ira renouer avec la douceur fragile d’Opening avec « On The Mountain Top » et « Hidden » qui sont de magnifiques plages instrumentales jouées au piano. On entendra même la bouleversante voix de son protégé britannique Dream Koala sur le poignant « A Photograph » ainsi que des notes de piano glaciales mais touchantes de « The Importance of Natural Disasters » qui signifie la vie après la catastrophe. Constater qu’il ne reste plus rien après un cataclysme. C’est ce qui fait toute la beauté de For We The Living qui est remarquable pour sa production sobre, élégante et cinématique. Donc oui, Superpoze a remporté ce défi haut la main en réalisant un second opus qui résistera à l’épreuve du temps.

Note: 8.5/10