Ce lundi aura été difficile pour mal de français, moi y compris. Je pense que tout le monde n’a pas réellement digéré les résultats du 1er tour avec Marine Le Pen en deuxième position (mais au moins, on s’est débarrassé de ce voleur de Fillon). On dirait qu’on n’a pas vraiment appris nos leçons 15 ans plus tôt (cet infâme 21 avril plane toujours autant) mais plutôt que se tourner vers la bouteille, mieux vaut se tourner vers l’amour comme nous le conseille Woods et son nouvel album Love Is Love.
Car aux Etats-Unis, ils ont connu ce sentiment désagréable en novembre dernier, je ne vous apprends rien. Maintenant que le grand favori des White Supremacists Donald Trump est assis confortablement au siège de la Maison Blanche, le pays est divisé à tout jamais. Un parfum de révolte souffle à travers le pays. Mais pour le groupe de Brooklyn, hors de question de jouer les va-t-en guerre et propose de délivrer un message totalement simple: il va falloir beaucoup d’amour. Cet album de 6 morceaux a été enregistré juste après l’élection du 8 novembre et est une suite logique de City Sun Eater In The River Of Light (chroniqué ici) où le groupe indie folk continue à puiser son inspiration dans l’éthio-jazz et les sonorités afro avec l’introduction enchanteresse de « Love Is Love » aux cuivres chaleureux.
Jeremy Earl nous rassure que tout ira bien et qu’il ne faudra pas céder tout au long de ces 31 minutes. Un côté feel-good surgit sur ces six morceaux étonnamment contestataires comme sur les cuivres triomphants de « Bleeding Blue » (« Have you heard the news ? Hate can’t lose »), la folk bucolique et paisible de « Lost In The Crowd » aux sublimes notes de piano électrique sans oublier le moment ambient de « Hit That Drum » ainsi que la conclusion chaloupée « Love Is Love (Sun on Time) ». Mais la véritable pièce maîtresse est tout simplement l’instrumental méditatif de 10 minutes intitulé « Spring Is In The Air » qui nous fait penser à du Mulatu Astatqé se mettant au jazz psychédélique, montrant une fois de plus les talents de compositeur de Jarvis Tarveniere.
Avec Woods, le message est clair: l’amour triomphera plus que tout. Love Is Love est encore un disque à rajouter dans la discographie quasi-parfaite du groupe de Brooklyn. Jeremy Earl et ses compères poursuivent leurs explorations world music dans leur folk psychédélique addictive et ensoleillée qui nous donnera envie d’être pacifiste plus que tout. En cette période électorale, il va falloir beaucoup d’amour.
Note: 8/10
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