La scène indie de Nashville s’agrandit au fur et à mesure en partie grâce à l’excellent label Infinity Cat Recordings. Le nouveau venu de ce roster se nomme Daddy Issues qui est un trio indie rock/pop-punk composé de Jenna Moynihan (chant, guitare), de Jenna Mitchell (basse) et d’Emily Maxwell (batterie). Après avoir publié une poignée d’EPs sur leur Bandcamp, les trois mamzelles présentent leur premier album Deep Dream qui décoiffe sa mère.
En dix morceaux, Daddy Issues balance leur gros son à mi-chemin entre grunge-pop et pop-punk avec les gros riffs fuzzy de « Mosquito Bite » qui ouvre le bal mais aussi « Lemon » et « High St » montrant qu’elles ont la patate. La voix claire et faussement angélique de Jenna Moynihan se complète parfaitement à la section rythmique bien explosive du tandem Mitchell/Maxwell permettant de donner naissance à des hymnes bien bourrins comme « In Your Head », « Boring Girls » ou encore « Locked Out ».
Ce qui étonne également sur ce premier album, ce sont les textes incroyablement matures qui interpellent rapidement avec notamment le troublant « I’m Not » (écrit par Emily Maxwell) qui parle crûment de viol mais avec une certaine fragilité (« I’m naked and I feel dumb, TV and adolescence screwed me up/You’re out there and I’m smoking pot/ You’re so fucking great and I’m not ») sans oublier la pièce maîtresse qu’est « Dog Years » alternant le calme et la tempête de façon incroyable mettant en pièce la fin d’une relation (« There you are in the rearview faking landings on the moon/Here we are in the driveway, I’m deciding which tree to run us into » […] « We’re not gonna be friends, in dog years you’re dead »). Ceci en dit long sur les ambitions de Daddy Issues qui décide de clore leur premier album avec une dernière tuerie nommée « Dandelion » que les Pixies période Bossanova n’aurait pas renié.
Nashville est prêt à accueillir les nouvelles héroïnes locales que sont Daddy Issues ainsi que leur premier album incroyablement satisfaisant. Le trio de Nashville sait nous séduire avec leurs compositions pêchues et mélodiques faisant revivre l’âge d’or du pop-punk féminin. La scène indie féminine de Seattle peut trembler désormais.
Note: 8/10