Ça fait depuis 2014 qu’on attendait à ce qu’il fasse du bruit depuis qu’il était passé aux Transmusicales de Rennes cette année. Moses Sumney a récidivé en 2015 avec son premier titre incroyablement céleste du nom de « Seeds » mixé par Chris Taylor, bassiste et producteur de Grizzly Bear, et depuis sa popularité n’a cessé de prendre des proportions avec son premier cassette EP Mid-City Island paru cette même année. Et après un second EP paru l’an dernier nommé Lamentations, le californien d’origine ghanéenne signé sur le label Jagjaguwar décide de frapper un grand coup avec son premier album Aromanticism attendu de longue date.
En mélangeant soul céleste et indie folk baroque au plus bel effet, Moses Sumney veut nous guider vers la lumière avec sa musique incroyablement harmonieuse. Imaginez Tunde Abedimpe de TV On The Radio ou Benjamin Clementine s’acoquiner avec les arrangements folk baroques et luxuriantes de Sufjan Stevens ou encore Bon Iver, et bien vous avez le tableau de ce Aromanticism. N’hésitant pas à jouer avec les modulations de sa voix et son falsetto frémissant, nous voilà convoqués à rejoindre le cosmos à travers des morceaux chaleureux et mystiques comme « Don’t Bother Calling », « Plastic » et « Quarrel » avec son ascension resplendissant.
Ici, le Californien évoque l’amour sur toutes ses formes. Et malgré la mélancolie et le spleen qui se dégage à travers ces dix ballades, c’est l’amour de soi et la lumière qui est primordiale à travers son songwriting dense et c’est en entendant des innombrables réussites comme « Lonely World » mais aussi « Doomed » (« If lovelessness is godlessness, will you cast me to the wayside ? », demande notre hôte de façon smooth) et l’incroyable « Indulge Me » (« Nobody troubles my body after all my old others have found lovers »). Beaucoup d’inventivité est à souligner notamment avec la flûte jazzy du très érotique « Make Out In My Car » sans oublier le final époustouflant du nom de « Self-Help Tape » qui nous laisse bouche bée.
Aromanticism est un merveilleux trip vers le cosmos avec un hôte au top de sa forme. C’est ce genre d’albums qui vous donnera envie d’appuyer sur la touche Replay à l’infini en raison de son côté addictif. Avec une douceur et une sensualité irréprochable, Moses Sumney est au sommet de son art et il n’y a aucune raison que l’on puisse passer à côté de ce chef-d’oeuvre.
Note: 10/10