En 2016 à cette même période, General Elektriks faisait son grand retour avec son quatrième opus nommé To Be A Stranger (chroniqué ici). Et comme chaque album de Hervé Salters, ce fut triomphal à un point qu’une grosse tournée fut mémorable ayant donné naissance un disque live du nom de Punk Funk City dans la foulée. Celui qui transmet de bonnes vibes électro-funky avec ses gimmicks de clavinets à la Stevie Wonder poursuit sa folle trajectoire son nouveau disque Carry No Ghosts.
Lors de la tournée du précédent album, General Elektriks avait composé un nouvel album en parallèle. Et comme son prédécesseur, il fut énormément influencé par la culture berlinoise et cela s’entend dès les premières notes du résolument funky et entraînant « Different Blue » marchant sur les pas des grands maîtres disparus que sont Bowie et Prince. La suite est du même acabit avec le sautillant « Never Can Get Enough » et le rétro « Amour über Alles » où Hervé « RV » Salters mélange anglais, français et allemand en même temps.
Et on retrouve pour la première fois depuis son premier tube en 2003 une chanson entièrement chantée en français du nom de « Au tir à la carabine » plus lancinant et langoureux, si ce n’est pas une surprise. Pour le reste, pas de réel surprise, Carry No Ghosts est à l’image de son auteur ce qui est à la fois une bonne et une moins bonne chose. Les rythmiques hip-hop résolument smooth sont toujours aussi présents de « You Took Your Time » et « A Dreamy Disposition » qui se veulent décontractés, à l’inverse des plus infectieux « Walk By The Ocean » avec sa ligne de basse qui prend aux tripes et « Don’t Let It Get You Down » aux synthés et clavinets agressifs.
Après le retour au slow langoureux du nom de « De Passage » où les instruments (clavinet, vibraphone, batterie, cordes, guitare) s’accordent harmonieusement et de façon presque orchestrale, General Elektriks se rapproche de plus en plus des prestations scéniques qui font leur réputation sur Carry No Ghosts. Ça fait quinze ans que ça dure et on ne s’en lasse toujours pas, même si on aurait aimé quand même un bon petit coup de fouet en plein milieu de l’album et un peu de renouveau également. Pour le reste, Hervé Salters reste quand même un sacré chef-d’orchestre ingénieux qui ne perd jamais son inspiration.
Note: 8/10