Rozi Plain – What A Boost

Grâce à son sublime second album Friend paru en 2015 (chroniqué ici), Rozi Plain a réussi à enfin se faire une place sur la scène britannique. Son indie folk fait maison mais résolument mélodique et attachant a inspiré un bon nombre d’artistes locaux comme son éternelle collaboratrice This Is The Kit (qu’elle a accompagné lors de sa récente tournée) jusqu’à Eerie Wanda. Quatre années se sont écoulées et il est temps pour la native du Winchester d’effectuer son retour et la voici avec What A Boost.

Comptant Ash Workman mais également son éternel collaborateur Jamie Whitby Coles, Rozi Plain décide de sortir des sentiers battus pour ce What A Boost inspiré par une semaine au festival PEOPLE initié par Bon Iver et Aaron Dessner. Elle décide de rendre sa musique folk plus complexe en incorporant des influences jazzy à travers ses compositions ouatées, délicates, chaleureuses mais ô combien méticuleuses. Et cela s’entend sur cet album réalisé en famille (on compte sur la participation de Sam Amidon, Rachel Horwood, Joel Wästberg alias Sir Was, Raphael Desmarets, Yoshino Shigihara ou bien même Dan Leavers de The Comet Is Coming) qui comprend des morceaux riches en intensité à l’image de « Inner Circle » qui ouvre le bal comprenant un solo de saxophone des plus originaux et ses notes de guitare si caractéristiques.

On retrouve une large palette musicale avec la pop immédiate mais envoûtante du groovy « Swing Shut » sentant bon la campagne anglaise qui contraste avec les recoins jazzy du cotonneux « Symmetrical ». Outre les moments enjoués et inventifs avec le rythme saccadé de « The Gap » avec la guitare acoustique qui fait corps à corps avec la flûte et ses chœurs envoûtants ou la pop plus audacieuse de « Conditions » avec ses nappes synthétiques rêveuses, Rozi Plain n’oublie pas pour autant sa marque de fabrique ayant fait de Friend City un classique instantané. La preuve en est avec des morceaux envoûtants et doucement mélancoliques que sont « Old Money » qui comprend une superbe partie d’orgue prog et d’instruments à vent et le synthétique et solennel « Dark Park » avec son petit final psychédélique des plus réjouissants comptant la participation de Sam Amidon.

En parlant de participation, on entend également la voix de notre Kate Stables sur la pop jazzy originale de « Trouble ». Bref, tout ce beau monde se retrouve sur ce sublime album qu’est What A Boost qui évoque la nature britannique et les hommes vus à travers la fenêtre. Rozi Plain pousse le curseur un peu plus loin et complexifie de plus en plus son indie folk printanier et mélodique en la diluant vers de nouvelles influences. Réjouissant et touchant.

Note: 9/10