Il est désormais impossible de compter sur les doigts de la main les nouveaux venus sur la scène bedroom-pop lo-fi américaine. Le dernier exemple en tête nous vient de New York et il se nommé Gus Dapperton. Auteur de deux EPs parus les deux dernières années précédentes, le musicien a vu accroître son buzz lorsqu’un de ses titres fut joué sur la série Netflix 13 Reasons Why dont on se demande toujours pourquoi elle a réussi à être renouvelée. Mais trève de bavardages, place à la musiqueavec le premier album du jeune homme nommé Where Polly People Go To Read.
En 10 titres pour 33 minutes de musique, Gus Dapperton dresse le tableau de ces « polly people », à savoir des personnes androgynes et ambiguës qui peinent à s’imposer dans la société en raison de leur différence. C’est avec des influences à mi-chemin entre Tame Impala, Mac Demarco et The 1975 que le new-yorkais tente de tirer son épingle du jeu à travers des morceaux sentant bon les années 1980 comme le riff de basse catchy de « Verdigris » qui ouvre le bal mais encore les percussions minimalistes de « World Class Cinema » qui suit.
Alors que l’on s’attendait à un disque plutôt nostalgique et un peu dépressif vu la pochette qui aurait pu annoncer la couleur, Where Polly People Go To Read est rempli de titres pour les moins dansants. Il n’y a qu’à juger « Eyes For Ellis », « Sockboy » et « Roadhead » où il suffit que les synthés analogiques et rétrofuturistes, les riffs de guitare ainsi que le TR-626 fassent bon ménage. On retiendra cependant le plus somptueux « My Favorite Fish » qui mettra en avant le sens du songwriting de Gus Dapperton avant de repartir de plus belle avec « Fill Me Up Anthem ». Pour ce premier album, Gus Dapperton continue son ascension et invite son entourage à faire de même montrant que les marginalisés ont le droit au bonheur comme les autres.
Note: 7.5/10
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