Je n’aurais jamais pensé une seconde écrire un papier sur The 1975. Et pourtant. Je n’ai jamais vraiment porté le groupe britannique dans mon cœur car j’ai ce préjugé de groupe pour les minettes. Et je me suis forcé à écouter leur dernier album A Brief Inquiry Into Online Relationships.
Le groupe britannique mené par le charismatique Matt Healy avait monté en puissance avec leur second disque I Like It When You Sleep, For You Are So Beautiful Yet So Unaware Of It en 2016 qui fut très bien reçu par la critique et le public. Alors forcément, les mancuniens passent à l’étape supérieure avec ce nouvel opus qui est destiné aux millenials, soit leur public. Après un coup de pub bien distillé (et bien mérité) sur les réseaux sociaux, The 1975 nous offre une excursion à travers les dangers des nouvelles technologies sur la société.
J’avais ce préjugé que ça allait être pop et mièvre et j’ai cette agréable surprise d’apprendre que ça ne sera pas vraiment le cas. Après une introduction, The 1975 étonne pour ses influences ultra-recherchées comme sur « Give Yourself A Try » aux allures de Joy Division ou encore sur le satirique « Love It If We Made It » où notre désormais clean Matt Healy hurle à tue-tête les déclarations « légendaires » du président golmon Trump (« I moved on her like a bitch » ou « Thank you Kanye, very cool »). Question satire, on relèvera également « I Like America & America Likes Me ». Pour le reste, le groupe de Manchester ira élargir son spectre musical en allant vers le R&B moderne et autotunée sur « TOOTIMETOOTIMETOOTIME », vers le jazz sur « Mine » et « Sincerity is Scary » ou encore l’électronique expérimental sur « How To Draw / Petrichor ».
Pour le reste, A Brief Inquiry Into Online Relationships rend toujours aussi hommage à ses aînés de Manchester. Je parle bien sûr d’Oasis où on retrouve ces arrangements sur « It’s Not Living If It’s Not With You » ainsi que les accents post-rock de « Inside Your Mind » entre autres qui fait suite à l’interlude bien étrange nommé « The Man who Marries A Robot / Love Theme » où la voix de Siri narre entièrement le morceau en évoquant les dangers d’Internet. De quoi rappeler le fameux « Fitter Happier » d’un certain groupe d’Oxford il y a deux décennies de cela, non ? Quoi qu’il en soit, c’est bien osé et j’adhère. Plus on avance dans l’album plus The 1975 se fait mélancolique et il signe une de leurs plus belles compositions que sont « I Couldn’t Be More In Love » et la touchante conclusion nommée « I Always Wanna Die (Sometimes) ».
S’éloignant de la pop accessible des débuts, le groupe de Matt Healy étonne par sa musique protéiforme et ultra-recherchée fonctionnant presque comme un album concept. De quoi patienter pour leur prochain album « garage » nommé Notes On A Unconditional Form qui est déjà attendu comme le Messie. Je n’aurais jamais pensé écrire ça sur The 1975 et je ne regrette pas.
Note: 9.5/10