La scène musicale zaïroise underground continue de battre son plein ces dernières années. Après le Staff Benda Bilili et le Mbongwana Star, c’est au tour du mystérieux projet musical KOKOKO! de faire ses preuves. Composé de quatre musiciens de Kinshasa (Boms, Makara, Dido et Bovic) et du producteur français Debruit, ils partent à la croisée des genres sur leur premier album Fongola.
Pour la faire court, KOKOKO! est tout simplement une machine à danser et à penser la musique autrement. La formation réussit à mêler instrumentations bricolées, beats entraînants et chants possédés comme l’atteste les morceaux polyrythmiques de « Likolo » qui ouvre le bal mais également de « Buka Dansa » et « Identité ». Lorsque les influences congolaises et occidentales se rencontrent, cela donne toujours quelque chose d’inouï.
Et on n’est pas au bout de nos surprises face à tant d’inventivité musicale (à coup de guitares fabriquées avec un manche à balai, de batteries faites à partir de boîtes de conserve vides, de synthés intergalactiques…). Les transes psychédéliques des titres comme « Azo Toke », « Tongos’a » et les voix déformées de « Zala Maleye » nous invitent à la danse ensorcelante et ensorcelée tandis que des moments plus calmes et oniriques comme « L.O.V.E. » rappelant quelque peu Broadcast dans sa démarche nous permettent de souffler un peu. Fongola paraît excentrique comme sur le remuant « Kitoko » ou sur le final explosif intitulé « Tokoliana » mais c’est ce qui permet de rappeler le son unique de KOKOKO! qui ne demande qu’à en découdre avec leur originalité.
Note: 8/10