Mura Masa – R.Y.C.

En 2014, Mura Masa a fair parler de lui avec son univers musical qui a découlé son éternel classique « Lotus Eater ». Ce que le monde ignorait, c’est que le jeune britannique allait monter en puissance avec son EP Someday, Somewhere (chroniqué ici) contenant entre autres les tubes « Firefly » avec NAO et « Lovesick Fuck » plus tard rebaptisé en « Lovesick » avec A$AP Rocky sur son premier album paru en 2017 (chroniqué ici). Maintenant qu’il a gravi les échelons, le jeune surdoué de la scène electronica ira surprendre plus d’un avec son successeur nommé R.Y.C.

Ici, Alex Crossan a décidé d’effectuer un virage musical plutôt inattendu afin de se réinventer. Fini donc les escapades entre future bass, tropical house et trap, le jeune londonien a privilégié les instrumentations plus organiques en mettant les guitares en avant plan. On sent que Mura Masa a beaucoup écouté du punk britannique à l’ancienne notamment sur l’introduction envoûtante mais menaçante « Raw Youth Collage » mais aussi sur « No Hope Generation » et « vicarious living anthem » où notre hôte pousse la chansonnette devant ses riffs de guitare aiguisés sans oublier le virevoltant « In My Mind » mettant les claviers en avant.

Bien entendu, Mura Masa n’est pas seul sur cette nouvelle aventure. Le londonien partage les complaintes d’une jeunesse rebelle londonienne en compagnie d’invités prestigieux comme la sensation Clairo sur le somptueux « I Don’t Think I Can Do This Again » ou encore ses compatriotes comme le rappeur anarchiste Slowthai sur le sarcastique « Deal Wiv It » qui rappelle un peu The Streets et Sleaford Mods dans l’attitude.

La gente féminine est mise en avant avec Tirzah qui apporte un peu de douceur sur « Today » contrairement à Georgia qui vient rebousculer nos habitudes sur « Like We’re Dancing » tout comme Ellie Rowsell de Wolf Alice qui nous ensorcelle avec « Teenage Headache Dreams ». En bref, R.Y.C. est un virage à 90 degrés où Mura Masa documente la jeunesse actuelle lassée d’une société laxiste et fonçant droit dans le mur. Il est vrai que les sonorités future beats nous manquent quelque peu mais on ne pourra pas nier qu’Alew Crossan sait se renouveler.

Note: 7/10