Il y avait cinq années de cela, Zoufris Maracas avait monté en puissance avec leur second disque nommé Chienne de Vie (chroniqué ici). Une fois de plus, tous les moyens étaient employés pour nous offrir un album ensoleillé et militant qui explose de mille saveurs. Après de longues années passées sur la route à diffuser leur bonne humeur, la troupe parisienne récidive avec leur troisième album qu’est Bleu de Lune.
Et on reprend les ingrédients qu’a fait la réputation de Zoufris Maracas. À savoir un subtil mélange de chanson française aux influences reggae, tziganes, afro, caribéennes et latines qui se retrouvent à travers des textes aussi ironiques que doux-amers. Les deux Vincent ainsi que le reste de la troupe nous embarquent dans un nouveau voyage avec l’exotique introduction nommée « De Maré à Lifou » suivie par les accents cumbia de « Señorita Politica » où ils s’essaient pour la première fois en espagnol.
Zoufris Maracas réussit son pari en nous emmenant très loin avec des textes relatant la triste actualité que ce soit la crise des migrants sur l’apaisante ballade « Sa majesté la mer » ou sur « Café genou » avec un solo de clarinette du plus bel effet en passant par le morceau-titre résolument poétique. Pour le reste, Bleu de Lune fera parler l’éclectisme le plus présent avec les influences afro de « Mon ami mon frère » et de « Sur quel pied danser » ou jazz manouche avec « Clara » et « Le métropolitain » avant de nous impressionner par leur originalité avec la conclusion entre dub, trip-hop et spoken word qu’est le prenant « Explosif », ode poétique à l’orgasme.
À chaque album, Zoufris Maracas repousse les champs du possible et c’est confirmé sur Bleu de Lune. Même si les aficionados regretteront le côté satirique des débuts, la spontanéité de la troupe parisienne reste intacte tout comme la bonne humeur communicative et la désinvolture qui s’en dégagent.
Note: 8.5/10