Glass Animals – Dreamland

En l’espace de deux disques désormais emblématiques, Glass Animals a réussi à se faire une place sur la scène pop psychédélique britannique. Pourtant, il s’en est passé du temps depuis leur second album How To Be A Human Being (chroniqué ici) qui fut publié en 2016 et qui a étonné son auditoire. Leur successeur intitulé Dreamland ira mettre un terme à ces quatre années d’absence et apporter des éléments de réponse sur l’avenir du groupe d’Oxford.

Beaucoup se souviendront de ce tragique accident du batteur Joe Seaward à Dublin à l’été 2018. Alors qu’il se baladait à vélo paisiblement, il se faisait percuter par un camion et par chance, il en est sorti miraculé. Cela chamboulera tout de même l’agenda de Glass Animals car le batteur a dû passer par la case de la rééducation mais c’est aussi l’occasion pour Dave Bayley d’ouvrir les yeux et de voir sa vie sous un autre angle sur ce Dreamland personnel et hautement coloré.

Tout au long de ces seize titres dont quatre interludes nommées « Home Movie » où l’on plonge dans les souvenirs de l’enfance de Dave Bayley, Glass Animals franchit un nouveau palier créatif comme le prouve l’introduction douce et introspective. Très vite, le groupe d’Oxford refait l’état des lieux en se réinventant musicalement avec les allures R&B du charnel « Hot Sugar » ou d’autres plus groovy et originaux que sont « Tangerine » et « Space Ghost Coast To Coast » et la synthpop 80’s de « It’s All Incredibly Loud ». Plus étonnant encore, on retrouve le rappeur Denzel Curry sur la production plus électronique nommée « Tokyo Drift » ou de l’Auto-Tune sur « Melon and The Coconut » avant de s’aventurer vers des chemins plus urbains avec « Your Love (Déjà Vu) » montrant qu’ils savent aussi bien maîtriser les codes du R&B, de l’électronique, du hip-hop moderne à leur pop psychédélique inventive comme sur l’épique « Waterfalls Coming Out Your Mouth ».

Et l’on n’est pas au bout de nos surprises car voici venir « Heat Waves » rappelant quelque peu Gengahr par moments mais également les montées orchestrales de « Domestic Bliss » évoquant les violences conjugales. S’achevant sur un « Helium » plutôt doux et reposant, Glass Animals repousse les limites de leur créativité musicale tandis que son leader Dave Bayley se confie sur son passé et arrive à établir un parallèle face au drame survenu dans le groupe afin de revenir plus fort que jamais.

Note: 8/10