The Microphones – Microphones In 2020

Ces dernières années, Phil Elverum est devenu de plus en plus productif. Après avoir établi son deuil sur les sublimes mais douloureux disques sous le pseudonyme Mount Eerie (à retrouver ici et ici) et versé son chagrin après son divorce en compagnie de sa collaboratrice Julie Doiron l’automne dernier (chroniqué ici), l’heure est venue pour lui de faire un inventaire musical. Comme une bonne surprise n’arrive jamais seul, il ressuscite son autre projet collaboratif qu’est The Microphones qui n’a pas donné signe de vie depuis dix-sept ans maintenant. Allez savoir ce qu’ils sont devenus en cette année 2020 bien merdique.

Sobrement intitulé Microphones In 2020, Phil Elverum nous offre en réalité un titre de 44 minutes et 44 secondes qui nous promet un voyage musical des plus denses. Avec une longue introduction instrumentale des plus hypnotiques et planantes rappelant le morceau « The Fall », l’indie folk auquel nous habitue notre hôte prend une dimension plus cinématographique et personnelle avant que sa voix n’intervienne après quelques premières minutes (« The true state of all things
I keep on not dying, the sun keeps on rising ») et l’on est parti pour plonger dans l’intimité de notre hôte.

On plonge dans des souvenirs et diverses anecdotes qui auront construit sa personnalité de son enfance jusqu’à aujourd’hui. Le morceau en question ira alterner passages calmes et plus bruitistes tout en conservant son charme et son lot d’émotions dont seul Phil Elverum a le secret. Alternant arrangements acoustiques et électriques où des distorsions grondent de façon inattendue, son récit prend de l’ampleur au fur et à mesure avec ce côté cinématographique où les scènettes très détaillées suspendues arrivent à constituer un long dialogue avec cette composition hypnotique qui arrive à jouer avec nos sens. C’est ainsi que l’on arrive à mieux déceler la psychologie de Phil Elverum qui jette un coup d’œil à son passé afin d’aller de l’avant sur ce Microphones In 2020 se rapprochant plus de Clear Moon que  de The Glow Pt.2 et qui constitue un sorte de renouveau montrant que l’histoire n’est qu’un éternel recommencement (« And if there have to be words, they could just be:
« Now only »
And
« There’s no end ». »).

Note: 9/10