Disclosure – Energy

Le début de la décennie dernière a fait naître de nombreux actes électroniques. Je pense à Kaytranada, Flume ou bien encore mes chouchous Disclosure. Et ce sont ces derniers qui m’intéressent car je me revois à l’été 2013 en train d’écouter une fois par jour leur premier disque nommé Settle. Après un Caracal des plus mitigés (chroniqué ici) paru en 2015, le duo de frangins britanniques a décidé de faire une longue pause à mon grand désarroi… avant de revenir en cette fin de mois d’août avec leur troisième disque du nom d’Energy.

Ce nouvel album marque donc la renaissance pour Disclosure qui revient à la source de sa musique dansante. À savoir une fusion entre UK Garage et house avec ses rythmiques qui claquent et ses synthés rétro-futuristes qui me donnent envie de bouger comme auparavant. J’appuie sur la touche Play et les frères Lawrence emboîtent le pas avec des morceaux efficaces et dansants que sont « Watch Your Step » conviant Kelis tout comme Kehlani et Syd qui ajoutent une dose de sensualité sur « Birthday » (et j’avoue avoir un faible pour le remix de MJ Cole présent sur la version Deluxe).

Une fois de plus, Disclosure peut se contenter d’avoir un carnet d’adresses prestigieux. Ne vous attendez pas à avoir Sam Smith, Jessie Ware ou Jamie Woon mais la crème de la crème. Le monde du hip-hop répond présent comme les nouvelles sensations que sont Slowthai et Aminé sur le survolté « My High », Mick Jenkins sur le céleste « Who Knew ? » ou encore le désormais discutable Common qui livre un message d’espoir sur le final nommé « Reverie ». On retrouvera également Khalid à deux reprises sur les titres qui sentent bon le soleil avec « Know Your Worth » et « Talk », ce qui n’est pas pour me déplaire.

Energy fonctionne comme un portail que l’on traverse et nous connecte vers d’autres continents et d’autres sonorités et influences en tous genres. Vous voyez pas de quoi je parle ? Disclosure s’ouvre un peu plus sur le monde et convie entre autres la chanteuse malienne Fatoumata Diawara sur l’hypnotique « Douha (Mali Mali) » et Blick Bassy sur l’irrésistible « Ce n’est pas » sans jamais perdre son style. Grosse préférence cependant pour le très funky « Tondo » conviant le musicien camerounais Eko Roosevelt et « Etran » avec le groupe de blues touareg Etran Finawata pour la prise de risque. Les ambiances de carnaval sont également de la partie avec le morceau-titre aux vibes brésiliennes et pour notre plaisir, on retrouve la voix d’Eric Thomas (vous savez ? C’est lui qu’on entend sur leur tube « When A Fire Starts To Burn » !).

J’ai apprécié les morceaux plus groovy que sont les interludes « Fractal » qui ressemble à une production digne de 20Syl et le sample soulful de « Thinkin’ Bout You » tandis que certains manquent un peu le punch des débuts comme « Ecstasy » et « Get Close » qui marque une apparition discrète de Snoop Dogg. Il n’empêche que Disclosure n’a rien perdu de sa verve qui a fait leur renommée avec ce Energy bien nommé même si il n’atteindra pas le niveau de Settle pour son manque de surprise. Ceci dit, je suis bien content de les retrouver.

Note: 8/10