Il aura fallu d’une poignée d’EPs pour que Sprain soit reconnu à leur juste valeur. Suite à leur dernière livraison parue en 2018, le quatuor californien est de suite monté en puissance avec leur fusion musicale des plus puissantes. Deux longues années se sont écoulées et les voici de retour avec un véritable premier long-format du nom de As Lost Through Collision.
Composé de cinq titres dépassant allègrement les cinq minutes et débordant jusqu’à 15 minutes maximum, Sprain nous en met plein les oreilles avec ce panel musical étourdissant. Partagé entre post-hardcore, art-rock, shoegaze et slowcore, le quatuor californien redouble d’ambitions et ce depuis l’introduction nommée « Slant » où l’agressivité des instruments s’adapte aux changements inattendus de tempo.
Et dites-vous que ce n’est que l’entrée en matière car le chant tantôt doux tantôt guttural d’Alex Kent sait jouer le yin et le yang avec le plus contemplatif « My Way Out » où la guitare et le piano s’accordent et prennent de l’ampleur pour un final post-rock digne d’A Silver Mt. Zion des plus cinématographiques avant de rebasculer dans quelque chose de plus explosif et noisy avec « Worship House » avec une batterie des plus déchaînées. De quoi introduire les deux véritables pièces de résistance que sont « Everything » s’étirant sur 15 longues minutes où l’on a l’impression que Sunn O))) s’aventure dans des terrains tantôt slowcore tantôt drone avant d’être submergé par les ténèbres. Le chant du cygne d’As Lost Through Collision est donné avec un « Constant Hum » plus élégant et touchant où Sprain vire dans le shoegaze le plus pur avec une pointe d’émotion insoupçonnée.
Quoi qu’il en soit, le quatuor californien ne nous laisse aucune chance de respirer avec ce premier disque ambitieux et massif montrant qu’ils ont réussi à puiser leurs sources d’inspirations comme jamais.
Note: 8/10