Wassailer – i, the bastard

Cela fait maintenant deux ans et demi qu’Evergreen avait publié son second disque nommé Overseas (chroniqué ici). Suite à cela, le groupe franco-britannique a continué chacun sa route avec notamment Michael Liot qui est devenu programmateur musical chez Radio Nova et Wassailer qui se lance en solo. LE membre londonien du trio a profité de la pause d’Evergreen pour pouvoir s’exprimer avec son premier album inattendu du nom de i, the bastard.

Avec ces onze titres, Wassailer ouvrira les portes de son intimité et de son génie musical qui aura fait qu’Evergreen soit un trio aussi bien authentique que charmeur. i, the bastard se veut donc autobiographique où William Serfass aura du vécu en traversant la Grande-Bretagne et la France en se forgeant sa forte identité musicale suivant les fragments de sa vie. Il en résulte ainsi des morceaux vulnérables et honnêtes notamment avec l’entrée en matière électro-soul nommée « Foreplay » ainsi que des titres plus ondulés que sont « Trad » avec son étonnant sample de flûte et « Miss Trolleys » soutenu par l’interprétation sans faille du londonien.

i, the bastard est également question de ras-le-bol général, d’humanisme et d’addictions en tous genres et quelque chose laisse à penser que Wassailer a vécu ces étapes de sa vie à travers des textes si touchants. Force est de constater qu’il privilégie l’éclectisme pour mieux véhiculer des messages importants que ce soit sur « Domestic Dogs Barking », la trip-hop jazzy de « Son » ou bien encore le jazz chaloupé de « Ghosts » conviant DemiMa et Johnny Woodham pour l’occasion. Gardant une base toutefois folktronica et électro-soul, ce disque est riche en surprises avec « Going To The Club » au groove insoupçonné ou encore le voluptueux « Three Dots In A Bubble » ainsi que les allures dancefloor subtiles de « Settlement » rappelant Björk période Post et faisant écho aux traumatismes du Brexit.

S’achevant avec un « Song For Elsa » des plus calmes et mélancoliques, Wassailer fascine et émeut avec ce i, the bastard. Profondément humain et sincère, le musicien londonien n’a pas froid aux yeux lorsqu’il s’agit d’exposer sa vulnérabilité en musique afin de mieux cicatriser les traumas du passé pour prendre un nouveau départ grâce à un melting-pot musical pour le moins impressionnant mais cohérent.

Note: 8.5/10

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