Les Louanges – Crash

Personne n’a pu échapper à la tornade Les Louanges pendant la période 2018-2019. Son premier album nommé La Nuit est une Panthère (chroniqué ici) lui a permis d’avoir une reconnaissance mondiale et un capital sympathie à son maximum avec des titres mémorables tels que « Pitou » ou le refrain légendaire du morceau-titre. Après quelques années d’absence, Vincent Roberge fait son retour triomphal avec Crash.

Ici, Les Louanges semble revenir de loin tant il n’a pas vraiment digéré ces années de succès si soudain. Avec ces quinze titres, le musicien montréalais amorce son virage beaucoup plus R&B où il regarde dans le rétroviseur en remarquant des constats bien éprouvants sur l’amour, l’amitié, le succès et la perte de contrôle émotionnelle avec entre autres « Chaussée » et « Boléro » plantant une ambiance plus solennelle et contemplative. « Fuck la microdose, moi j’y vais à fond », tel est le motto de Vincent Roberge qui cicatrise à bon escient toutes les épreuves qu’il a traversés.

Énormément de surprises sont à prévoir telles que des morceaux langoureux dignes de Frank Ocean tels que « Encore », « Qu’est-ce que tu m’fais » ou bien encore « Facile » avec son texte introspectif qui fait effet (« Oui peut-être, j’ai la tristesse facile mais au moins j’ai la conscience tranquille/Fait tout ce que je pouvais, toi tu pouvais pas t’as pas fait exprès », chante-t-il). Les Louanges élargit son spectre musical avec également « Cruze » aux synthés industriels et ses rythmiques effrénées à la croisée de la darkwave avant de revenir sur les bases R&B alternatif sur « Pigeons » (« J’enverrai une carte ou bien j’enverrai des pigeons/S’il est trop tard, ben ça me servira de leçons ») et plus pop avec « Chaperon ».

Vous pensez qu’on en a fini avec les surprises ? Et bien le morceau-titre efficace fera revenir une gloire d’antan du R&B français: Corneille ! Non, vous ne rêvez pas, celui qui revenait de loin partage le micro aux côtés de Les Louanges avec classe (le jeu de mots n’était vraiment pas volontaire). Imaginez Singuila ou Matt Houston faire un duo avec Corridor ou Hubert Lenoir, et bien c’est inattendu. Crash se terminera sur une note plus épurée et introspective avec le touchant « Dernière » où le montréalais panse ses dernières blessures. Ne cherchez donc pas de tubes à la « Pitou » mais une introspection aventureuse et touchante que le montréalais saura conter avec efficacité.

Note: 8/10