Chaque album de Jenny Hval est toujours un événement sur la scène musicale. Tout simplement parce que la musicienne nous a intrigué avec des disques conceptuels absolument inouïs. Intrigué.e.s par la menstruation féminine ? L’album Blood Bitch est là pour vous (chroniqué ici). Vous avez toujours voulu savoir comment faire l’amour ? The Practice Of Love saura répondre à vos attentes (chroniqué ici). Allez donc savoir ce qu’elle nous a concocté pour ce nouvel album intitulé Classic Objects.
Et bien étonnamment, Jenny Hval a décidé d’opter pour la simplicité. Classic Objects la verra ainsi en train de visiter en musique les lieux aussi bien réels qu’utopiques dynamisant son esprit. Il en résulte des compositions plus intimistes et accessibles, comme le prouve ce titre introductif nommé « Year of Love » mettant en avant son interprétation angélique et ses influences synthétiques doucement caribéennes à bon escient avant d’enchaîner avec le quelque peu groovy « American Coffee » toujours aussi voluptueux à l’écoute.
Sur Classic Objects, Jenny Hval n’a tout de même pas perdu son sens de l’expérimentation notamment avec l’ensorcelant « Cemetery of Splendour » où la douceur laissera place petit à petit aux field recordings tout comme avec « Jupiter » où les synthés industriels prennent peu à peu la place afin de nous glacer le sang. Mais c’est la simplicité qui prime avant tout avec également la dépouillée « Freedom » ainsi que la conclusion élégante du nom de « The Revolution Will Not Be Owned » avec un message fortement anti-capitaliste.
Beaucoup iront regretter les expérimentations du passé mais il n’empêche que l’on ne peut pas rester indifférent face à ce Classic Objects. En effet, Jenny Hval fait parler son talent mélodique à qui veut l’entendre sur ce disque où elle élargit un peu plus les horizons et s’efface de l’abstraction pour aller puiser vers le concret.
Note: 8.5/10