On avait laissé Ezra Furman totalement survoltée sur son dernier album en date du nom de Twelve Nudes (chroniqué ici) en 2019. Suite à cela, la musicienne américaine a pris du temps pour elle en signant la bande-originale de Sex Education l’année suivante avant de revenir en pleine forme avec son nouvel album intitulé All Of Us Flames.
Contrairement à Twelve Nudes, ce nouvel album s’avère plus sage et à la croisée des chemins. Ezra Furman continue de contempler un monde en perdition en alliant indie rock moderne et allures rétro et baroques tout au long de ces douze compositions riches en surprises dont l’entrée en matière nommée « Train Comes Through » pour le moins synthétique et urgent où elle scande un “We may all be subordinated but we hear everything”.
S’exprimant pour les marginaux de la société mais aussi pour la communauté queer qu’elle embrase parfaitement, elle tire la sonnette d’alarme sur les problèmes sociopolitiques actuels tout en s’appuyant sur la religion judaïque à laquelle elle est attachée. Cela donne naissance à des pièces immersives à l’image de « Throne » aux allures dylanesques digne des années 1980 mais aussi du théâtral « Dressed In Black » et « Book Of Our Names » où Ezra Furman reste pointilleuse et incisive. All Of Us Flames réussit à exprimer tout le talent de la musicienne avec des moments de bravoure comme « Lilac And Black » et « Ally Sheedy In The Breakfast Club » qui nous enivrent tout comme les influences 80’s de l’arty « Poor Girl A Long Way From Heaven » et de « I Saw The Truth Undressing » élargissant un peu plus ses horizons musicaux.
Après avoir craché sa bile sur le monde de façon poétique jusqu’au dernier morceau qu’est la ballade poétique nommée « Come Close », Ezra Furman signe une nouvelle œuvre taillée sur mesure où les influences auxquelles elle a baigné toute sa carrière sont exprimées avec une pointe d’ambition. Un disque passionnant et intense à la hauteur de sa discographie.
Note: 8/10