Sudan Archives – Natural Brown Prom Queen

Il est désormais impossible de stopper la machine Sudan Archives. Souvenez-vous lorsque la musicienne californienne avait débarqué avec sa fusion musicale indéniable qui s’est soldée par deux EPs (chroniqués ici et ici) et d’un premier album solo nommé Anthena en 2019 (chroniqué ici). Et bien, celle qui est parée pour nous en faire voir de toutes les couleurs frappe de nouveau fort avec ce qui semble être son magnum opus, à savoir Natural Brown Prom Queen.

Mettant un terme à trois années de silence radio, Sudan Archives redouble de créativité à travers cette nouvelle odyssée musicale. La chanteuse, compositrice et violoniste californienne offre un voyage interstellaire et psychédélique célébrant les attraits de la femme noire tout au long de ces dix-huit titres résolument captivants dont la captivante entrée en matière nommée « Home Maker » où elle donne le ton avec un: « Only bad bitches in my trellis ».

Brittany Parks se dévoile à nous et sans pudeur sur ses doutes, sa confiance en soi et ses attraits tout au long de ce labyrinthe musical coincé entre R&B expérimental, folk psychédélique, hip-hop mutant, neo-soul, jazz et sonorités ouest-africaines. Natural Brown Prom Queen impressionne avec ces morceaux à la fois riches et complexes tels que le psychédélique « NBTQ (Topless) » mené au bouzouki où elle répète comme un mantra: « I’m not average, I’m not average, I’m not average » mais encore les implacables « Ciara » (aucun lien avec la chanteuse R&B américaine), « OMG BRITT » et « ChevyS10 » où son instrument de prédilection qu’est le violon et sa pédale RC-20 s’accordent parfaitement au storytelling truffé de sincérité et aux différentes couleurs musicales qu’habillent cette grande épopée.

Sudan Archives n’a pas fini de nous étonner en célébrant la beauté de la culture afro-américaine notamment sur « Selfish Soul » qui rappelle « I Am Not My Hair » d’India Arie mais également sur les volontairement cinématographiques « Copycat (Broken Nations) » glitchy ainsi que « FLUE » et « TDLY (Homegrown Land) » s’enchaînant avec une incroyable fluidité. Le second disque qui nous étonne jusqu’à la fin avec les hallucinants « Yellow Brick Road » et « #513 » avec une référence au fameux refrain de « Going Back To Cali » de The Notorious B.I.G. qui viendront renforcer les ambitions musicales de la musicienne californienne. Assurément un des disques les plus audacieux de cette année, idéal pour être immergé dès les premières secondes.

Note: 10/10