Le retour de La Femme est considéré comme étant une sacrée surprise. Tout simplement parce que le groupe aussi bien adulé que haï de l’Hexagone laissait un laps de temps entre les deux disques. L’année dernière, la formation avait marqué son monde avec leur troisième album nommé Paradigmes (chroniqué ici) et un an et demi plus tard, les voici avec leur successeur qui s’intitule Teatro Lúcido.
Pour ce quatrième volet, La Femme nous emmène en voyage. Marlon Magnée et Sacha Got embrassent à fond les influences hispaniques tout au long de Teatro Lúcido vadrouillant aussi bien en Espagne qu’au Mexique. Même si on a perçu cette influence sur le titre « Le Jardin » sur leur prédécesseur, ils l’assument à 100% avec des titres psychédéliques et caliente tels que « Fugue Italienne » et « Cha-Cha » qui ouvrent le bal. Toutes les influences hispaniques sont digérées habilement pour en ressortir une fusion musicale dantesque notamment sur « Sacatela » et « Y tu te vas ».
Convoquant mariachis, rythmes reggaeton, pasodoble, andalous ou brésiliens, La Femme reste passionnant sur ce périple placé sous le signe de l’amour, de l’amitié, de la joie et de l’absurde. Au milieu des guitares classiques, des castagnettes et des cuivres sur le morceau-titre ou bien encore « Maialen » et « El Conde-Duque » entièrement interprétés en espagnol, la formation fascine encore plus. Mais le véritable clou du spectacle restera MON gros gros gros coup de cœur qu’est « Contaminado » aussi bien sensuel qu’immersif arrivant à contraster mélodies nocturnes et rythmiques endiablées.
Passé d’autres titres somptueux tels que « Resaca » et la lancinante conclusion nommée « Ballade Arabo-Andalouse », ce Teatro Lúcido restera une sacrée curiosité dans la discographie de La Femme. Marlon Magnée, Sacha Bot et les autres musiciens réussissent à surprendre leur auditoire en nous emmenant en voyage tout en maîtrisant avec brio les codes locaux sans jamais trahir leur intégrité et leur ADN musical.
Note: 8/10