Martin Luminet – Deuil(s)

À l’aube de l’été 2021, nous avions fait la connaissance d’un monstre de la scène française. Il s’agissait de Martin Luminet qui nous avait illuminé avec son univers bien trop viscéral mais ô combien rempli d’honnêteté avec son premier EP nommé Monstre (chroniqué ici). Suite à cela, il a monté en puissance avec des prestations scéniques notamment aux Francofolies en 2021. Avec une telle renommée de ce genre, il est clair que l’on attendait la suite avec impatience. Et bien voici l’arrivée de son premier long-format nommé Deuil(s).

Comme son nom l’indique, Martin Luminet décrit chaque étape de n’importe quel deuil qu’il a traversé: amical, familial, amoureux… À travers ces onze morceaux un brin moins viscéraux et plus organiques que sur Monstre, la plume du musicien interpelle car il réussit à se mettre dans notre peau et donne les termes exacts. Que ce soit sur le morceau-titre introductif où l’on pénètre sa psychologie tourmentée avec également « Revenir » qui suit et qui prend son envol lyrique ou encore « Piège ».

Deuil(s) est également notable pour cette dualité à laquelle est confrontée Martin Luminet. Alternant le chant et le spoken-word, visant l’ombre et la lumière avec des morceaux absolument denses tels que « Silence » et « Epoque » qui rappelle l’ambiance gothique de son premier EP, il saura détailler avec tant de vivacité le ras-le-bol et le malaise général de notre quotidien qui résonne. Après avoir libéré autant de rage, place à la mélancolie la plus pure qui nous émeut aisément avec « Etouffer » mais également avec « Baudemont » et « Quelqu’un » en guise de note d’espoir. On traverse aisément chaque étape d’un deuil en musique en compagnie d’un Martin Luminet profondément inspiré signant un disque ô combien humaniste

Note: 7.5/10