Suite à la parution de son premier EP nommé Rêvalité (chroniqué ici), tout semblait sourire à Thérèse. Enfin presque. L’ex-membre de La Vague mais également militante antiraciste, féministe, poétesse des temps modernes, styliste, modèle (quoi d’autre ?) a réussi à se réinventer musicalement en puisant ses influences auprès de Sevdaliza, M.I.A. ou encore de The Knife en donnant naissance à un EP déjà emblématique. Sauf que ce vilain copieur de -M- a eu la malicieuse idée de lui mettre les bâtons dans les roues en piquant le titre de son EP pour son dernier album gratuitement. Mais qu’importe pour elle car elle compte frapper encore plus fort avec son successeur tant attendu du nom de metaREverse.
Une fois de plus accompagné d’Adam Carpels aux manettes, Thérèse officialise une fois de plus son univers musical beaucoup plus racé et entraînant. Tout ce qu’elle a appris auprès de La Vague s’est définitivement évaporé et cela s’entend dès les premières de l’efficace « Jealous » traitant de jalousie sociale qui nous fait bouger avec cette production métallique qui ferait pâlir de jalousie la clique de la PC Music. Son interprétation y est plus fluide et vecteur d’émotions en tous genres qu’elle soit imposante et menaçante avec le morceau-titre parlant de nos rapports particuliers face aux réseaux sociaux ou encore l’infectieux « No Rules » où elle s’essaie avec grande réussite au jersey club.
Bien évidemment, metaREverse est aussi l’occasion pour Thérèse de se dévoiler et de se mettre à nu. Pour celleux qui ont suivi ces récentes actualités, ses récents problèmes de santé ont fait surface et elle en parle sans pudeur sur le touchant « Mala Diva » car rare sont les moments où elle tombe le masque. Jamais elle n’a sonné aussi bouleversante (quoique son interprétation sur « Blinded Light » reste dans mon top 5 parce que c’est du miel !) et sincère sans jamais tomber dans le pathos. Et de la poésie, en veux-tu en voilà avec « Sirène » en guise de conclusion allégresse et épique montrant que la paire Thérèse/Adam Carpels continue d’impressionner. Sur metaREverse, on a affaire à un EP où l’on plonge dans le cerveau d’une artiste qui grandit et qui reluit chaque jour afin de mieux incarner le porte-étendard du militantisme actuel auquel chacun.e d’entre nous peut s’identifier.
Note: 7.5/10