Depuis la parution de leur EP en 2020, la machine Glauque est lancée. La formation belge a su interpeller son auditoire grâce à son univers des plus saisissants qui leur a permis de voir leur popularité s’accroître. Cette année, ils présentent enfin leur premier album tant attendu du nom de Les Gens Passent, Le Temps Reste.
Les douze titres que composent Glauque sont un parfait condensé entre electronica rêche et hip-hop industriel où Louis Lémage, cerveau principal du groupe, fait parler ses névroses avec une prose indéniable. Dès le départ avec « Plusieurs moi », il interpelle par cette alliance entre slam et chant léger pour cicatriser son malaise le plus profond avant de partir à la quête de la lucidité sur les glaciaux « Plan large », parfait hymne au désenchantement, et « Ego » qui suivent.
Bien entendu, le storytelling truffé d’introspection de Louis Lémage accompagne parfaitement la musique si intense de la formation belge. Tantôt onirique et sci-fi (la rupture amoureuse parfaitement exprimée sur « Bleu.e ») tantôt intense (« Noir » et « Friable »), Glauque dépeint un autoportrait où tous les contrastes sont mis en avant. La beauté et la laideur se battent jusqu’à l’épuisement sur « Plan serré » ou bien sur « J’te promets rien » contrastant à la poésie déchirante et élégante de « On oublie et on recommence » avant d’atteindre les sommets avec l’intense conclusion nommée « Deuil » aussi bien complexe que thérapeutique. Au final, Les Gens Passent, Le Temps Reste remplit toutes ses promesses où tous les coups pris par son auteur sont nécessaires pour surmonter la laideur de la nature humaine et d’un monde tombant en ruine.
Note: 7/10