Mount Kimbie – The Sunset Violent

Le printemps 2024 continue de rayonner en matière de grand retour. On pourra citer entre autres Mount Kimbie qui avait marqué les esprits en 2017 avec leur album du nom de Love What Survives (chroniqué ici). Placé sous le signe du renouveau, le duo britannique composé de Dominic Maker et de Kai Campos a surpris son entourage en délaissant le son post-dubstep pour un son plus post-punk et krautrock. Bien évidemment, on avait pas oublié le fameux double-album que fut MK 3.5: Die Cuts | City Planning en 2022 totalement mémorable flirtant avec le hip-hop et la techno mais qui n’a jamais été chroniqué dans nos colonnes. Mais c’est un tant pis pour un tant mieux car le groupe continue de prendre de la hauteur avec leur tout nouveau disque événement du nom de The Sunset Violent enregistré dans la Californie rurale.

Démarrant en trombe avec un « The Trail » des plus abrasifs, Mount Kimbie confirme de nouveau le virage post-punk emprunté avec Love What Survives grâce à ses distorsions hypnotiques et ses rythmiques à la frontière du motorik. Le groupe qui compte également deux membres supplémentaires, à savoir deux vocalistes que sont Andrea Balency-Béarn qui avait déjà contribué au morceau « You Look Certain (I’m Not So Sure) » ainsi que Marc Pell, élargit une fois de plus ses horizons avec des compositions vaporeuses et cotonneuses telles que « Dumb Guitar » aux synthés allant crescendo parlant d’une relation qui se meurt (« All I’ve ever wanted is something of my own/I guess I’ll never find it out at sea », chante-t-elle) ou bien encore le groove obscur de « Shipwreck » résolument 80’s. Un peu comme si Joy Division se mettait au disco, voyez vous ?

Si les deux nouveaux membres créent une alchimie électrique en compagnie de nos deux protagonistes, à savoir le tandem Maker/Campos, The Sunset Violent est riche en moments des plus étonnants. Mount Kimbie saura aussi concilier des moments plus lounge ou d’autres plus viscéraux à l’image de « Fishbrain » frôlant le shoegaze ou de l’entraînant « Yukka Tree » contrastant avec le plus apaisé et brillant « Got Me ». Ils pourront également compter sur la participation du fidèle King Krule qui pose son timbre des plus caractéristiques notamment sur les riffs fuzzy de « Boxing » toujours aussi 80’s dans l’âme mais sur l’excellente et aventureuse conclusion nommée « Empty And Silent » ayant de quoi rappeler du Yo La Tengo par moments prouvant que le groupe britannique n’a pas fini de nous surprendre.

Avec The Sunset Violent, Mount Kimbie poursuit sa mue de façon détonnante. Etonnamment plus facile d’accès, ce nouvel album les montrera à la croisée des chemins prouvant qu’ils savent s’aventurer vers de nouveaux terrains afin de briller de mille feux.

Note: 9/10