C’est peut-être le groupe qui fait bien fureur cette année. J’insiste d’ailleurs sur le mot fureur car c’est le mot qui décrit bien la musique de Girl Band. Ne vous fiez pas au nom du groupe, c’est un quatuor irlandais bel et bien masculin formé en 2011 qui a frappé très très fort avec un premier single en 2012 nommé In My Head. A partir de là, ils enchaînent singles sur singles dont on peut retrouver sur leur compilation The Early Years sorti en avril dernier et qui contient le très drôle reprise de Blawan « Why They Hide Their Bodies Under My Garage ? » mais aussi concert sur concert notamment à La Route du Rock en août dernier. Suite à cela, ils ont bâti une réputation propre à eux et nous offrent enfin un premier album Holding Hands With Jamie. Âmes sensibles, s’abstenir !
Si vous recherchez un album aux morceaux pop toutes mimis et mélodiques, passez votre chemin directement. Car Girl Band ici ne respecte rien du tout même pas la musique qu’ils font. Prenez des influences post-punk, de rave bordélique et de noise rock à exploser les tympans et vous obtiendrez une musique bien bruitiste et violente à faire réveiller les morts. Un peu comme si Liars, The Falls ou encore The Jesus Lizard avaient fusionné pour donner naissance à Girl Band. Mais surtout, ce sont le chant… euh pardon, la voix de Dara Kiely est totalement surréaliste qu’elle viendrait d’outre-tombe. Si il affirme que, dans la vie quotidienne, c’est un gars tout gentil et calme, sur ce disque, c’est autre chose. Il hurle à en faire trembler les murs de ma maison du début jusqu’à la fin. Il n’y a qu’à juger les titres dissonnants »Umbongo », « Pears For Lunch » et autres « Paul » aux airs de techno industriel qui pourrait même faire fuir un screamo d’un groupe de metal.
J’ai parlé en long et en large des cordes vocales de Dara Kiely mais pas des musiciens. Si Girl Band est complètement survolté, ils n’en restent pas moins minutieux et méthodiques dans leur approche. On note tout de même de très bons points comme « In Plastic », la très pop et très calme « Texting An Alien » faisant suite à un « The Last Riddler » totalement furibard ou encore le trip menaçant de 8 minutes de « Fucking Butter » où le groupe entier s’en donne à cœur joie. Il suffit d’un « The Witch Dr. » qui libère ses dernières forces pour terminer Holding Hands With Jamie dans une cacophonie monstre.
Donc vous voilà prévenus avec Girl Band. N’essayez pas de chercher des pop-songs ou même une petite once de sensibilité dans ce premier opus, c’est peine perdue. Holding Hands With Jamie est tout simplement un album sacrément original, une ode aux rythmes effrénés et aux compositions cathartiques et démesurées qui pourrait causer un sacré bordel en live.
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