UNNO – AMAAI

Depuis la parution de leur premier excellent EP As We Land en 2015 (chroniqué ici), le trio UNNO est rapidement sorti du lot de chez Nowadays Records. Awir Léon, qui a sorti un album solo l’année dernière (chroniqué ici), J.Kid et Tismé ont réussi à tisser un lien entre electronica, abstract hip-hop et sensibilités pop expérimentale avec leur musique sensorielle et totalement envoûtante. Maintenant qu’ils n’ont plus rien à prouver, l’heure est venue pour un premier album attendu comme le Messie avec Amaai (« entre deux pluies » en japonais) qui fait suite à leur EP Silence (chroniqué ici).

Très vite, le trio dunkerquois sort le grand jeu avec l’étrangement rythmé « Comets » qui ouvre le bal en contrastant entre le lumineux et l’orageux tout comme le morceau-titre qui porte parfaitement le titre de l’album. Le chant incroyablement soulful et enivrant d’Awir Léon brille totalement sur des compositions mélodieuses riches en influences que ce soit trip-hop (« Make It Many », « Mighty Venus »), parfois low-beat (« Drink That Butter » avec son ambiance bien particulière) sans jamais mettre un temps mort.

Certes, on retrouve des morceaux bien connus comme l’introspectif et presque religieux « Thousand Islands » résolument hip-hop electronica, les tube pop par excellence que sont « Walls » et « Sirens » mais ils se complètent parfaitement aux ambiances multiples que dégage ce Amaai. UNNO prend plaisir à jouer avec nos sens avec notamment « Lyre » contenant des choeurs renversants et ses beats destructurés mais aussi à nous faire voyager dans de nouvelles contrées à travers le serein « How We Swim » ainsi que l’intrigant « Until The Dark » avant que la conclusion bien céleste nommée « The Last To Know » et ses mythiques dernières secondes qui synthétisent la volonté d’expérimenter pour le trio dunkerquois.

Sur Amaai, on flirte avec les ambiances lumineuses et orageuses parfaitement bien condensées par UNNO. Le trio distille plusieurs influences comme il a su le faire par le passé mais passe à l’étape supérieure en rajoutant une dose audiovisuelle et mystique sur certains titres pour le rendre le tout plus addictif.

Note: 8.5/10