Atili – Huglife

En raison du groupe Bandolero, responsable entre autre du tube « Paris Latino », Atili Bandalero se renomme Atili selon ses dires. Quoi qu’il en soit, le frangin de Biga* Ranx s’est imposé sur la scène reggae digital avec ses désormais classiques Bridge Over Troubled Dreams en 2016 (chroniqué ici) et Cityscape l’année suivante (chroniqué ici). Entre vapor dub, hip-hop, reggae digital planant et doucement cloud, il a trouvé sa recette gagnante et il l’applique de nouveau sur son nouvel opus nommé Huglife.

C’est donc sans surprise que l’on retrouve sa formule fétiche de rub-a-lounge et dub champagne sur ces onze nouvelles compositions enfumées et aériennes. Difficile de placer Atili dans une case tant on passe d’une sonorité à une autre, comme l’atteste le titre d’ouverture nommé « Stereo Dawn » conviant la révélation lyonnaise Damé pour laquelle la voix de Belkis FDB est pitchée en chopped and screwed. On peut aussi bien passer à des contrées rêveuses sur des titres comme « My Grind » avec Adam Paris (récidivant sur le plus angoissant « Skudoza ») ou le smooth « Sub-Terranean Exodus » en compagnie de Pupajim et de Biga *Ranx où ses modulations de voix se font de plus en plus étranges ou à des moments plus nerveux avec l’incroyable riddim « Godzilla » en compagnie du flow toujours aussi saccadé et hallucinant de Ruffian Rugged.

Mais Atili a décidé d’ajouter un petit soupçon de nouveauté dans sa musique smooth et psychédélique. On voit le tourangeau arpenter pour la première fois des chemins cloud-rap avec le rappeur français Biffty sur « Mr Diddy » qui sonne exactement comme une production de DJ Weedim. On le voit également sortir de sa zone de confort avec Panda Dub en touchant pour la première fois vers des chemins stepper sur le ténébreux « Going On » ou avec Lil’ Slow de Damé sur les influences presque new wave sur « Popcorn ». Même si Prendy est le grand absent de cet opus, ce manque est compensé par l’interprétation déchirante de Pauline Darkling sur les ambiances plus trip-hop de « Daylights » contrastant avec l’instrumental en guise de conclusion nommée « Pier 7 » à mi-chemin entre vaporwave et dancehall.

Huglife se veut comme étant une synthèse du style musical imparable d’Atili mais avec une pointe d’ambition supplémentaire. Avec son dub champagne planant et poétique, il n’hésite pas à incorporer d’autres sonorités et d’autres influences pour pouvoir plus impressionner que d’habitude.

Note: 8.5/10