En 2017, Jesca Hoop avait enfin connu la consécration en solo avec son album Memories Are Now (chroniqué ici). Après des débuts quelque peu difficiles, l’ex-nounou de Tom Waits a enfin réussi à s’imposer sur la scène indie folk féminine américaine. Et c’est pour cette raison qu’elle récidive deux ans plus tard avec son cinquième opus intitulé Stonechild.
Maintenant qu’elle a acquiert une certaine notoriété sur la scène, Jesca Hoop est prête à prendre les devants. Ayant comme principales sources d’inspirations PJ Harvey période White Chalk, Vashti Bunyan et Kate Bush, Stonechild produit par John Parrish (encore une fois, rien n’est laissé au hasard) ira ouvrir grand les portes de l’intimité de son auteure à travers ces compositions indie folk étrangement douces et minimalistes à l’image de « Footfall To The Path », « Death Row » ou bien de « 01 Tear ».
En effet, tout au long de ces onze nouveaux titres, la musicienne met en lumière son enfance plutôt rude élevée par des parents mormons hyper-stricts et fait preuve d’empathie lorsque ses deux pays de cœur (le Royaume-Uni et les Etats-Unis) se déchirent. Le ton est à la fois universel et personnel et n’hésite pas à afficher une couleur plus sociopolitique avec entre autres la montée inquiétante de la white supremacy sur « Red White Black » et de la société patriarcale de plus en plus étouffante sur « Old Fear of Father ». Et elle le fait avec une douceur et une vulnérabilité des plus touchantes surtout lorsqu’elle s’entoure du groupe Lucius sur « Free of The Feeling » et « Shoulder Charge » ou encore de Kate Stables alias This Is The Kit et Justis sur « Outside of Eden ».
En fin de compte, Jesca Hoop est sur la pente montante avec ce Stonechild qui prend plusieurs dimensions. Pour ce nouvel album, elle se pose en tant que spectatrice et tire la sonnette d’alarme avec ses compositions indie folk éthérées qui ne sont un vecteur d’harmonie et de beauté.
Note: 8/10