Un septembre sur deux, The Souljazz Orchestra revient pour faire bouger les foules comme il se doit. On avait laissé le collectif afro-beat d’Ottawa mené par Pierre Chrétien avec le plutôt surprenant Under Burning Skies il y a deux années de cela maintenant (chroniqué ici). Cette année et à cette même période, ils reviennent donc avec leur nouvelle livraison discographique intitulé Chaos Theories.
Et le titre est plutôt bien choisi car The Souljazz Orchestra a décidé d’élargir une fois de plus sa palette musicale ainsi que le contenu de leurs textes. Beaucoup plus engagé et incisif qu’auparavant, Pierre Chrétien et sa clique frappe plus fort que jamais avec des messages percutants qui habillent les morceaux tels que les influences afrobeat implacables de « Police The Police » dénonçant les bavures policières ou encore les sonorités disco cosmiques de « House of Cards » critiquant les magouilles de l’administration Trump.
Pour ce faire, Chaos Theories ira puiser son inspiration du côté de The Clash, The Police ou encore des sonorités disco, 2-tone, reggae, afro-latins, soca et punk-rock. Il en résulte un disque plus urgent et plus rentre-dedans qu’auparavant avec « Boat Rockers » incitant son auditeur à pratiquer la tolérance envers les différentes communautés ou encore avec le funky « Sky High » qui nous invite à se détacher de la dureté du quotidien par le haut. Quoi qu’il en soit, The Souljazz Orchestra attaque de fond en comble la sphère socio-politique actuelle avec les efficaces « War Games » et « General Strike » qui documente la frustration de la classe ouvrière face à l’inégalité économique persistante.
S’achevant sur un « Well Runs Dry » plus lancinant et hypnotique en soulignant les obsessions mondaines propres à la vie moderne, nul ne doute que The Souljazz Orchestra vient de signer son album coup-de-poing. Et le fait à travers leur musique toujours aussi métissée et piquante qui va au-delà de leur afrobeat latin qui avait longtemps fait la réputation du groupe. De quoi militer en dansant pendant de longs mois.
Note: 8.5/10