Frustration – So Cold Streams

En 2016, Frustration avait effectué son grand retour après de longues années d’absence avec Empires Of Shame (chroniqué ici). Dès lors, le groupe français a prouvé qu’ils n’ont rien perdu de leur faire-valoir sur la scène post-punk hexagonale. Trois années plus tard, ils reviennent donc avec leur successeur intitulé So Cold Streams.

Frustration revient donc avec leur son brut de décoffrage criant leur exaspération face à un monde où les nouvelles technologies ont pris le pas sur la société. Débutant avec un « Insane » des plus acides, le quintet parisien mené par la voix froide de Fabrice Gilbert passe à l’offensive avec ces influences proches du rock indus. Il ne manque plus que le défouloir punk de « Pulse » reprenant un schéma plus classique mais efficace ou encore « Slave Market » avec son riff à l’oud entêtant et ses rythmiques accompagnées d’une ligne de basse étouffantes sans oublier la participation de Jason Williamson de Sleaford Mods (elle est belle, l’amitié franco-britannique, non ?) pour se dire que So Cold Streams sera incroyable.

La suite ne déçoit que très rarement avec entre autres l’expédition explosive de « When Does A Banknote Starts To Burn » mais encore « Brume » où Fabrice Gilbert se lance en français tandis que sa voix rappelle étrangement celle d’Ian Curtis tandis que l’anxiété se fait ressentir. La colère grande tout au long de ce So Cold Streams et ce ne sont pas des morceaux à mi-chemin entre coldwave et post-punk synthétique tels que « Lil’ White Sister » et « Some Friends ».

Après tout ce condensé de rage et d’angoisse vient la libération avec la conclusion nommée « Le grand soir » montrant que Frustration a eu plus d’un tour dans sa poche. So Cold Streams est un album écrit contre les forces de l’oppression et est un bon moyen d’exulter la rage comme le transcrit so bien le quintet parisien.

Note: 8/10