Thundercat – It Is What It Is

On avait laissé le bassiste le plus talentueux et le plus déjanté des temps modernes Thundercat avec un Drunk (chroniqué ici) aussi bien foufou qu’enivrant il y a deux années et demi de cela. Stephen Burner, de son vrai nom, n’a plus besoin qu’on le présente à l’heure actuelle donc autant parler de ce que l’on pense de son nouvel album nommé It Is What It Is.

Toujours confectionné aux soins de son éternel collaborateur Flying Lotus, Thundercat enfile son costume de bonhomme gentil mais un peu loser et complètement barjo sur les bords. Et sur It Is What It Is, il médite sur la vie et ses aléas ainsi que la mort qui frappe la porte de tous à travers des compositions toujours à mi-chemin entre jazz-funk, de R&B et de glitch-hop qui font mouche. Avec sa voix toujours aussi céleste, il bâtit la funk du futur sur des morceaux tels que « Lost In Space / Great Scott / 22-26 » qui ouvre le bal et donne le ton avec un « It feels so cold and so alone » mais aussi avec « Innerstellar Love » comprenant un solo de saxophone déjanté de Kamasi Washington.

It Is What It Is permet de rappeler pourquoi Thundercat reste un bassiste talentueux à travers des productions toujours aussi frénétiques de Flying Lotus que sont « How Sway », « Funny Thing » ou bien encore « How I Feel » plutôt légers par rapport au reste de l’album. On notera également le sens de l’humour toujours aussi présent du bassiste notamment sur le soulful « Dragonball Durag » (je vous invite à voir le clip en question) ou l’attachement en conviant le monde du hip-hop et du R&B actuel avec le guitariste Steve Lacy de The Internet et Childish Gambino sur le disco-funk déglingué de « Black Qualls » conviant aussi Steve Arrington ainsi que Ty Dolla $ign et… oh surprise ! Lil B The Based God (vous vous souvenez du phénomène Internet du début des années 2010 ?) sur « Fair Dread » qui est un hommage explicite au regretté Mac Miller.

En effet, ce nouvel album est un hommage non dissimulé au rappeur décédé mais permet d’exprimer les inquiétudes et son point de vue par rapport à la vie et à la mort sur « King Of The Hill » et « Unrequited Love » jusqu’au final où il fait sortir les violons. It Is What It Is est une belle psychanalyse de la part de Thundercat qui continue à maîtriser la puissance du jazz-funk cosmique parfois décalé mais riche en émotions quand on en a besoin.

Note: 8.5/10