Matthew E. White – K Bay

Cela faisait la nuit des temps que Matthew E. White est présent sur la scène musicale. Après avoir produit pour des pointures telles que Natalie Prass ou encore Bedouine et Slow Club, le musicien n’avait pourtant pas publié de disque solo depuis son Fresh Blood paru en 2015. Moins de six mois se sont écoulés après son disque collaboratif du nom de Lonnie Holley (chroniqué ici), il fait son retour en solo en cette rentrée avec K Bay.

Le CEO de Spacebomb Records nous offre donc une odyssée musicale complètement étourdissante. Et on est en plein dedans avec le premier morceau nommé « Genuine Hesitation » où il revoit ses ambitions à la hausse avec des arrangements amples et colorés mais avec ce soupçon vintage qui est une de ses grandes forces. Matthew E. White fait parler son sens de la démesure avec des morceaux soulful extravagants tels que « Nested » ou encore « Take Your Time (And Find That Orange To Squeeze) » et « Fell Like An Ax » où il arrivera à mélanger les beats funk mêlés à la pop digne des années 1980 et les effets sonores discoïdes.

K Bay nous mettra sens dessus dessous tout au long avec « Only In America / When The Curtains of the Night Are Peeled Back » qui exprimera ses opinions sur le mouvement Black Lives Matter face aux bavures policières visant la communauté afro-américaine ou bien avec « Never Had It Better » des plus intenses et aventureux. L’odyssée soul-funk mêlée aux sonorités pop 80’s et hip-hop électronique que nous propose Matthew E. White est tout simplement renversante avec les rétrofuturistes « Judy » et « Hedged In Darkness » qui clôture ce road-trip musical complètement dantesque. K Bay est un disque cinématographique et de haute volée montrant que le CEO de Spacebomb Records sait repousser les limites de sa créativité musicale.

Note: 8/10