Wild Pink – ILYSM

Personne ne s’attendait au gros choc émotionnel de A Billion Little Lights, le dernier album de Wild Pink paru l’année dernière (chroniqué ici). Le trio new-yorkais nous avait proposé un périple absolument dense et bouleversant mais ô combien lumineux et aérien qui leur a permis d’accéder au panthéon des formations les plus talentueuses de la génération indie rock américaine. Un an et demi plus tard, ils retentent l’exploit avec ILYSM.

Une fois de plus, Wild Pink repousse encore plus les limites de leur créativité pour mieux nous emmener loin. Sur ILYSM, John Ross revient de loin et s’ouvre à nous à travers ces douze compositions denses et contemplatives où il prend la vie du bon côté suite à son récent diagnostic médical bien malheureux. C’est notamment le cas pour la sublime entrée en matière nommée « Cahooting The Multiverse » où les arrangements organiques et synthétiques ayant de quoi rappeler du Broken Social Scene font bon ménage avant de laisser place à d’autres sublimes trouvailles comme « Hell Is Cold » et « Abducted At The Grief Retreat » avec son final bluesy.

Afin de croquer la vie à pleins dents, Wild Pink n’hésite pas à sortir son carnet d’adresses pour plus de diversité. On retrouvera ainsi Julien Baker sur « Hold My Hand » pour un duo au sommet mais aussi Samantha Crain sur le hanté et somptueux « St. Beater Camry » montrant à quel point chaque moment est précieux et qu’il faut en profiter avant que survienne les regrets. L’ascenseur émotionnel d’ILYSM est d’autant plus prenant sachant que John Ross a ce don de nous transporter au lointain avec ces mots et cette ambiance changeante allant des ballades indie folk/Americana (« War On Terror », See You Better Now » qui compte une participation discrète de J Mascis et de Julia Steiner des Ratboys) à des moments plus shoegaze, voire même doom (« Sucking On The Birdshot »).

Passé un « ICLYM » qui est une conclusion un brin lo-fi et atmosphérique, Wild Pink maintient la barre haute. Avec ILYSM, le groupe new-yorkais offre leur disque le plus optimiste de leur carrière avec cette beauté fragile qui est indéniable, surtout en ces circonstances bien sombres et peu rassurantes.

Note: 8.5/10