Forever Pavot – L’Idiophone

Forever Pavot a réussi à marquer son époque avec deux disques absolument marquants que sont Rhapsode en 2014 (chroniqué ici) et La Pantoufle en 2017 (chroniqué ici). Le projet de pop psychédélique baroque mené par Émile Sornin est devenu en quelques sortes une référence en la matière sur le paysage francophone, d’autant plus que la tête pensante a connu des collaborations remarquables. Venu mettre un terme à plus de cinq années de silence radio, il revient en pleine forme avec son successeur intitulé L’Idiophone.

Une fois de plus, on plonge dans son univers cinématographique aux airs de polar et de film d’espionnage digne des années 1960. Forever Pavot (accompagné de Samy Osta et d’Arnaud Sèche) vient faire parler ses fantaisies en musique en distillant ses idées les plus farfelues avec des compositions immersives et surréalistes telles que « Dans la voiture » et « Au diable » où les orchestrations riches font échos aux bruitages accompagnant avec brio le storytelling totalement décalé d’Émile Sornin tout comme « La mer à boire ».

Poussant le délire encore plus loin avec « Les informations » aux allures funk digne d’une série Z où on fredonnera étrangement « Téléthon, show-business, Xavier-Dupont de Ligonnès » à tue-tête, Forever Pavot assume ce côté décalé à 100%. L’Idiophone sait aussi bien allier le burlesque et les arrangements baroques qui iront nous procurer des frissons comme jamais avec « Du pipeau » ou bien encore « Au bal des traîtres » et « Les enjambés ». Mêlant pop improvisée, chanson et jazz sur « Decalco » et « L’idiophone du Moyen-Âge », Forever Pavot fait parler son imagination débordante qui ne fait jamais défaut sur ce troisième disque encore plus technicolor que jamais.

Note: 8/10