Vagabon – Sorry I Haven’t Called

La dernière fois que nous avions entendu parler de Vagabon, il faudra remonter à l’année 2019 avec son second disque (chroniqué ici). Laetitia Tamko, de son vrai nom, a su étonner son auditoire en prenant un virage plus arty mettant mieux en avant son songwriting élégant. Quatre longues années sont écoulées et l’heure est venue pour elle de signer son grand retour avec Sorry I Haven’t Called.

C’est en confirmant ce virage qu’elle brille de mille feux. Dès le départ avec « Can I Talk My Shit ? », Vagabon vire mainstream mais l’élégance prime abord. Brouillant les pistes entre R&B alternatif et alt-pop, l’ambiance se fait aussi bien insouciante qu’entraînante sur « Carpenter » qui suit mais aussi sur « Lexicon » et « You Know How » avec sa douce voix menant la danse. Une manière de cicatriser son deuil suite à la tragique disparition de sa meilleure amie en 2021 qui lui a valu de s’exiler au loin pour mieux réapparaître.

Que ce soit sur « Autobahn » ou sur « Nothing To Lose », la musicienne new-yorkaise d’origine camerounaise rayonne et envoie paître l’adversité à travers ce Sorry I Haven’t Called détonnant. Elle continue d’élargir sa palette en allant vers l’électro-R&B soyeux sur « It’s A Crisis » à la liquid funk survoltée sur « Do Your Worst » tout en poursuivant son introspection avant de trouver la paix intérieure sur « Made Out With Your Best Friend ». Le nirvana qu’elle désire tant est présent sur le dernier morceau nommé « Anti-Fuck » résolument indie rock rappelant les doux souvenirs d’Infinite Worlds (chroniqué ici).

Le troisième album de Vagabon signe un disque de deuil effervescent chassant avec classe la fatalité tout en se renouvelant comme il se doit. On lui pardonnera de s’absenter pendant longtemps ceci dit.

Note: 8.5/10