Adrian Younge presents Linear Labs: S​ã​o Paulo

On avait laissé Adrian Younge avec un The American Negro pour le moins mitigé il y a trois années de cela (chroniqué ici). Le compositeur et producteur américain, acolyte d’Ali Shaheed Muhammad pour les séries Jazz Is Dead, avait offert un disque à l’intention louable mais parfois trop indigeste à notre goût. Mais c’est sans renier le talent exceptionnel pour notre hôte qui continue de nous étonner avec son nouveau projet nommé Adrian Younge presents Linear Labs: S​ã​o Paulo.

Comme son nom l’indique, Adrian Younge entame un nouveau cycle créatif après sa légendaire série Jazz Is Dead. Pour Linear Labs, il viendra explorer de nouvelles influences à travers son univers musical soulful et psychédélique faisant effet. Et pour ce faire, il embarque son auditoire vers de nouvelles contrées dès le départ avec l’introduction ténébreuse et psychédélique nommée « Esperando por Você » ayant de quoi rappeler l’ambiance de Something About April III avant de s’aventurer vers des terrains afrobeat/disco sur « Fire In The Disco » aux doux airs de son side-project Afrodisco Makossa ou bien encore le plus baroque et cinématographique « Human Absence ».

Bien évidemment, Adrian Younge presents Linear Labs: S​ã​o Paulo n’est pas sans son carnet d’adresses prestigieux. Pour ce faire, il convie notre tonton adoré Snoop Dogg (alors, qu’est-ce qu’on attend ?) le temps d’un « Rules Of The Game » aux frontières de la blaxploitation mais également la toujours aussi flamboyante Liraz sur les allures orientales de « Farrar Konam » ainsi que Samantha Schmütz pour une sublime ballade samba nommée « Nossa Cor ». Mais les véritables moments marquants de ce premier volet restera la collaboration avec ALA.NI qui nous avait terriblement manqué sur « Run » plein d’émotion tout comme Bilal qui brille de mille feux sur « Spiraling » avant que la grande Laetitia Sadier vienne nous enivrer comme elle sait si bien le faire sur la conclusion très Stereolab dans l’âme du nom de « Purification » prouvant qu’Adrian Younge réussit à se réinventer et à transporter son auditoire dans son labyrinthe musical truffé de trésors en tous genres.

Note: 7.5/10