Si il y a un artiste de l’ombre qui mérite autant d’exposition, c’est bel et bien Vincent Taeger. On l’a connu en tant que batteur de Poni Hoax jusqu’à la fin avec ce triste sort que l’on connait tous avant qu’il collabore avec Oumou Sangaré, Damon Albarn, Lenny Kravitz (et Clara Luciani) mais aussi en tant que Tiger Tiger. Mais l’heure est venue pour lui de pousser la chansonnette avec son bagage musical et le voici qu’il présente son premier album nommé Ok Crooner en compagnie du Jazz Kamasutra.
Pour cette première sortie chez Born Bad Records, Vincent Taeger compte voir les choses en grand. En convoquant son Jazz Kamasutra où on retrouve entre autres Mathias Allamane (contrebasse), Ludovic Bruni (basse), Rémi Sciuto (saxophone, flûte) mais également Frédéric Soulard (synthés) et Arnaud Roulin (piano), le musicien navigue vers de nombreux horizons, comme l’atteste le morceau d’ouverture nommé « Prologue Amateur » très easy-listening avant de plonger dans le grand bain avec des titres tels que « Sax Addict » mais également « Tinder Surprise » et « Igor Stravesty » qui sont second degré dans l’âme mais ô combien accrocheurs.
Ok Crooner est notable pour cette myriade d’influences où on voit Vincent Taeger marier la pop psychédélique (« Laura Palmer ») à la jazz extatique (« Amoureuse ») en passant par la musique de série Z et électronique foldingue. Donc forcément, le musicien s’autorise toutes excentricités en reprenant entre autres « Behind Blue Eyes » de The Who sur « Ok Boomer » ou bien encore la Cinquième Symphonie de Beethoven sur « 5th » en version Señor Coconut avant de défier la loi des possibles en s’aventurant auprès des terrains dignes de Forever Pavot sur « Ouais » ou encore sur « Yaourt à l’italienne » aux faux airs de Sébastien Tellier. Entre comptines savoureuses et ironie mordante avec « Notre Soleil », « Je Cours » et « Phoenix », Vincent Taeger et le Jazz Kamasutra frappe fort avec ce premier album réjouissant qui nous accompagnera cette fin d’année à coup sûr.
Note: 7.5/10