L’Impératrice – Matahari

Depuis maintenant quelques années, L’Impératrice s’est imposé en tant qu’ambassadeur de la disco-funk revival à la française. Révélés au grand public avec leur troisième EP Odyssée (chroniqué ici), le sextet parisien est passé d’illustres inconnus à un grand groupe détonnant. Et c’est dire qu’ils étaient vraiment attendus au tournant avec leur premier album. Et bien, rassurez-vous ou plutôt devrais-je dire prenez garde car Sa Majesté débarque sous vos ondes avec Matahari.

Flore Benguigui qui est la valeur sûre de L’Impératrice mais également le cerveau Charles de Boisseguin ainsi que le reste du groupe nous embarque dans leur vaisseau impérial où les sons disco, funk et groove sont parfaitement mélangés avec un beau soupçon de rétrofuturisme pour plus d’originalité. Décollage immédiat avec l’instrumental doucement électronique du nom de « Là-haut » avant que les hostilités commencent réellement avec les résolument groovy « Erreur 404 », « Paris » très jazz-funk et « Ma Starlight » nous ramenant directement aux années 1980 riches en synthés rétro, de cuivres chaloupés et de percussions tropicales pour relever le tout.

Et si vous voulez encore plus de groove, vous pouvez vous ruer sur le morceau-titre décliné en deux parties: une première partie bien dansante avec le flow sensuel de Flore qui sublime la composition et une seconde partie instrumentale plus longue mais qui vous fera danser jusqu’au bout de la nuit. Pour le reste, L’Impératrice nous a concocté d’autres trouvailles plus rêveuses et plus exotiques, à commencer par le bien-nommé « Vacances » où les voix de Flora et de Charles se mélangent à merveille et où les agitations tropicales de leur EP précédent reviennent mais aussi le duo immanquable avec leurs collègues de bureau Isaac Delusion sur « Dreaming Of You » où les styles différents des deux groupes se retrouvent parfaitement. Un parfum royal vient s’y ajouter notamment sur les arrangements baroques du luxuriant « Balade Fantôme » ainsi que sur la conclusion onirique et doucement poignante du nom de « Entre-deux » où l’on est en quelque sorte dirigé par la sortie du royaume de façon délicate.

L’Impératrice sait bien fait attendre depuis tant d’années et ils ne nous ont en aucun cas déçu avec ce Matahari qui est un condensé de tout ce que le sextet parisien a pu accomplir et peaufiner ces dernières années. Fini les expérimentations, les accès au sampling comme sur « Vanille fraise » ou encore le second degré digne de « Sultans des îles », ce premier album est accentué autour de la sublime et sensuelle voix de Flore Benguigui ainsi que ses compositions aussi bien groovy que chaloupées. Prenez donc garde, chers serviteurs car Sa Majesté conservera son trône pendant un bon bout de temps.

Note: 8.5/10