Eleanor Friedberger – Rebound

En 2016, Eleanor Friedberger nous a prouvé qu’elle avait trouvé une seconde jeunesse suite à l’aventure The Fiery Furnaces. Cela a donné un très bon album solo nommé New View (chroniqué ici) montrant la mamzelle rayonnante et intrépide. Forte réjouie de cette expérience, elle décide d’en remettre une couche avec son quatrième disque du nom de Rebound.

Ici, elle emprunte un virage à 90° à travers sa musique qui se veut plus synthétique qu’à l’accoutumée suite à son voyage en Grèce et sa rencontre avec le musicien grec Σtella. Il est clair que sur son prédécesseur, on avait un léger aperçu de ce renouveau avec l’apparition des synthés sur sa musique folk aventureuse. Sur Rebound, elle n’hésitera pas à flirter avec la disco-pop synthétique gothique des années 1980 et s’en sort à merveille sur ce nouveau style avec des morceaux comme « My Jesus Phase » qui plante le décor avec classe.

Comme pour la majorité des artistes dans ce milieu, les infâmes élections américaines ont provoqué un sacré émoi et pour Eleanor Friedberger, l’heure est venue au recueillement et à la remise en question. Ainsi, sur son quatrième opus, elle décide d’ouvrir les portes de son jardin secret à travers les épopées synthétiques et minimalistes que sont « The Letter » où elle lamente ses regrets en tous genres (“The opposite of what he thought he thought/The opposite of what she wanted”) mais également les plus enlevés « Everything », « In Between Stars » et « Make Me A Song » où sa plume fait à nouveau mouche (“It takes the ear to hear the waves, and the heart to know you feel some feeling”). On a cette sensation de se retrouver au cœur des péripéties de la native de l’Illinois sur le tendre « Nice To Be Nowhere » avec ce sublime refrain et « Are We Good ? » où le besoin de proximité se fait plus grand que d’habitude tout comme  « Snowy Early Spring » accentuant ces propos toujours avec poésie.

Il suffit d’une conclusion jazzy et nocturne nommée « Rule of Action » pour la moins smooth pour être de nouveau conquis par l’univers charmant d’Eleanor Friedberger qui n’en finit pas de nous étonner avec Rebound. Après avoir flirté avec les influences des années 1970, elle bascule dans la décennie suivante afin de se remémorer de ses amours passés, de ses regrets ainsi que des choix pas toujours évidents à mener qui l’ont amené à mûrir. Ce nouveau disque prouve que la native de l’Illinois s’en sort avec les honneurs en solo.

Note: 9/10