Il y avait dix années de cela, le monde avait découvert l’art-pop expérimentale et inventive de tUnE-yArDs avec le désormais classique w h o k i l l. Suite à cela, le projet de la musicienne Merrill Garbus et de son partenaire (sur scène comme à la ville) Nate Brenner a longuement monté en puissance avec des disques peut-être pas à la hauteur de celui-ci mais toujours aussi intrigants. Trois années se sont écoulées depuis son I can feel you creep into my private life (chroniqué ici) et les voici de retour avec son successeur nommé sketchy.
Toujours aussi aventureux et décalés, tUnE-yArDs incitera son auditoire à affronter ses peurs qu’elles soient personnelles ou collectives. C’est avec des compositions toujours aussi mystiques telles que « nowhere, man. » qui ouvre le bal mais également les accents plus électroniques que sont les synthés robotiques de « make it right », les rythmes métalliques de « homewrecker » et le piano atmosphérique de « hold yourself » où Merrill Garbus arrive à mettre un mot sur le militantisme actuel et la white fragility en ce moment tout comme sur « silence » divisé en deux parties (avec une seconde partie vraiment silencieuse).
sketchy continue de pousser leurs expérimentations sans limites tout en donnant de la voix aux opprimés à leur façon. En exprimant sa colère, Merrill Garbus continue d’impressionner avec sa voix toujours aussi remarquable qui brille sur « sometime » où elle alterne le cynisme et l’espoir et « under your lip ». Au milieu des titres renversants arrivent quelques moments calmes avec notamment les sonorités trip-hop de « my neighbor » où tUnE-yArDs incite à lâcher prise en détruisant la peur et la jalousie afin de devenir une meilleure personne et pour mieux faire face à l’adversité.
Note: 8.5/10