Tout nous laisse à penser que Nightshift aborde cette décennie sous le signe de la sérénité. Le groupe écossais a su se faire une place confortable avec leurs deux albums remarquables que sont Zoë en 2021 (chroniqué ici) ainsi que Made Of The Heart l’année suivante (chroniqué ici) qui sont de purs joyaux post-punk arty. Pour cet été, ils enfoncent de nouveau le clou avec leur successeur qui se nomme Homosapien.
Après un line-up quelque peu changeant avec notamment Chris White de Spinning Coin qui troque la batterie pour la guitare, le désormais quartet écossais est parti pour nous en faire voir de toutes les couleurs une fois de plus. Homosapien s’ouvre sur un « Crystal Ball » des plus infectieux avec l’interprétation d’Eothen Stearn à mi-chemin entre Mary Tiwony et Cat Power en ligne de mire avant de mettre en avant les riffs aiguisés et une section rythmique solide tout comme sur « Sure Look » et sur « Together We Roll » qui suivent et qui sont efficaces en diable.
Malgré des thématiques plus réalistes aussi bien attachantes que sombres, on sent un certain aspect ludique dans la musique de Nightshift comme sur l’électrique « Your Good Self ». Avec des riffs mélodiques ou une ligne de basse en guise de base de la composition, le quatuor écossais prend des risques en s’éloignant d’une production moins conventionnelle qu’auparavant tout comme sur « S.U.V. » mais aussi sur la ballade « Cut » faisant intervenir un accordéon et une flûte et « Side Effects » traitant de problèmes sociétaux actuels. Homosapien réussit à marier lueur d’espoir et réalité bien brutale à merveille avec entre autres le back and forth émotionnel entre Eothen Stearn et Chris White sur « Phone » conviant un solo de flûte et « Y.T. Tutorial » avec un solo de mélodica pour plus de fantaisie.
Il ne manquera plus qu’un « Crush » en guise de conclusion synthétisant parfaitement ce Homosapien pour que Nightshift puisse sortir une fois de plus des sentiers battus. Bien évidemment, on déplorera la courte durée ainsi que des morceaux manquant quelque peu de relief et ce prise de risques mais on appréciera l’aspect ludique du quatuor écossais qui leur permet de se renouveler comme il se doit.
Note: 7.5/10