A-Wa – Bayti Fi Rasi

Tout le monde se souvient de la grosse claque musicale que l’on s’est pris il y a quelques années de cela avec A-Wa. Il aura suffi d’un clip nommé « Habib Galbi » et d’un album du même nom qui suit l’année suivante (chroniqué ici) pour que les trois sœurs yéménites acquièrent une certaine notoriété. Trois années plus tard, les soeurs Haim (je ne parle pas du groupe californien) font leur retour avec leur successeur nommé Bayti Fi Rasi.

Tair, Liron et Tagel continuent dans ce qu’elles savent faire de mieux, c’est-à-dire une folk’n’beat bien singulière. Alliant folk yéménite et beats urbains, A-Wa nous offre une fois de plus une explosion de saveurs à l’écoute de « Ya Watani », « Mudbira » ou bien même de « Hana Mash Hu Al Yaman ». Avec l’aide de Tamir Muskat de Balkan Beat Box à la production, elles continuent de chanter les errances d’hier et d’aujourd’hui notamment sur « Al Asad ».

Sur Bayti Fi Rasi, il est question de destins d’une nouvelle génération de migrants et d’éxilés du Soudan au Yémen en passant par la Syrie qui cherchent à quitter leurs terres en raison de la guerre civile. C’est avec une plume acerbée qui contraste avec les instrumentations indigènes dansantes que l’on a affaire avec entre autres « Malhuga », « Min Tiht Al Firash » sans oublier « Shama’a ».

Peu importe si un air de déjà entendu se laisse entendre. A-Wa arrive à établir un parallélisme entre les épopées de leur grand-mère qui fut arrivée au Yémen parmi les juifs exfiltrés pendant l’opération clandestine « Tapis Volant » et la situation politique actuelle en musique. C’est aussi pour cette raison que les soeurs Haim méritent tant de respect avec ce Bayti Fi Rasi riche en couleurs et en émotions.

Note: 8/10